Un seuil entre plaines littorales et plateau de Guémené
Cette unité appartient à l’ensemble de paysages de l’Armor morbihannais
L’unité de la campagne de Plouay marque un seuil entre les plaines littorales de Guidel, la Cornouaille intérieure et les reliefs des Landes de Lanvaux [1]. Au nord-ouest de l’Armor morbihannais, l’ambiance générale des reliefs des Landes de Lanvaux se prolonge en effet de manière atténuée à l’ouest du Blavet et de la cluse de Trébihan.
On ressent les ondulations des reliefs boisés qui scandent l’unité dans une même direction est-ouest, mais l’organisation des cours d’eau et des masses de végétation (bois, bocages, friches) contrarie cette structure et désoriente.
Les boisements sont nombreux, particulièrement concentrés aux abords des cours d’eau qu’ils contribuent à camoufler. Cela s’ajoute aux nombreux effets d’occultation rencontrés : routes en déblai, cultures de maïs…
Pourtant les reliefs qui surplombent légèrement la plaine côtière offrent de nombreuses positions de belvédères, comme à Quistinic.
L’unité est parcourue par la RD 769 (axe nord-sud Lorient – Plouay – Le Faouet – Gourin), vecteur d’un urbanisme linéaire (Calan – Plouay). Les petites routes suivent l’orientation des reliefs et sont plus ou moins fédérées par la position de Plouay. La petite ville dispose d’un site structuré, le bourg se trouve au centre d’une chambre de pâtures et ses horizons sont dessinés par les reliefs coiffés de boisements.
L’étalement pavillonnaire et des zones d’activités consomment les ouvertures pâturées et effacent peu à peu les structures territoriales, notamment celles de Plouay. Le phénomène général de dispersion du bâti, sans lien avec la charpente naturelle, est sensible comme ailleurs.
Les cours d’eau sont insuffisamment mis en valeur, peu ou pas accessibles ou invisibles en raison d’une végétation trop dense en rive.
Les infrastructures, qui ne mettent pas suffisamment en scène le paysage, sont vecteur d’un urbanisme opportuniste et d’implantations qui tournent le dos aux paysages.
Maintenir les structures de clairières habitées Densifier au centre de la clairière de Plouay et éviter l’étalement le long des axes de circulation- Encourager une agriculture d’ouverture autour des bourgs ;
Valoriser les lisières, les rendre accessibles dans le cadre de promenades depuis le centre des bourgs et hameaux ;
Gérer spécifiquement la végétation de rive lorsque celle-ci obture les vues.
Maintenir les ouvertures visuelles le long des routes pour donner à voir le paysage Mettre un terme à l’urbanisation au coup par coup le long des routes,
- Définir de nouvelles limites urbaines et valoriser ces seuils ; Minimiser les effets de terrassements lors de la construction de nouveaux ouvrages, notamment au passage des crêtes (ouvrages trop en déblai).
Valoriser les cours d’eau Proposer davantage de promenades le long des cours d’eau en passant par exemple des conventions de passage avec les agriculteurs concernés ;
Favoriser une activité pastorale qui maintient les paysages ouverts en fonds de vallées ;
Limiter les effets de rideau de la végétation de rive ;
Mettre en valeur le franchissement des cours d’eau et permettre le stationnement au départ de promenades en rive.
[1] De ce fait, cette unité de paysage pourrait appartenir à l’un ou l’autre des ensembles de paysages voisins. D’un point de vue morbihannais, elle reste marquée par les effets du cisaillement Sud-Armoricain qui prolongent vers l’ouest la continuité des reliefs des Landes de Lanvaux. Son rattachement à l’Armor morbihannais est cependant justifié d’un point de vue régional.