Atlas des paysages du Morbihan

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Dunes et plages de Gâvres à Plouharnel

Une côte sableuse aux qualités paysagères et environnementales d’exception

L’unité de paysage "Dunes et plages de Gâvres à Plouharnel" appartient à l’ensemble de paysages de l’Armor morbihannais


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Carte de l’unité de paysage "Dunes et plages de Gâvres à Plouharnel"

 Images


C’est le plus grand massif dunaire de Bretagne, un lieu unique sur la côte, contrastant avec les images de côtes rocheuses. L’immense plage, associée aux vacances, aux loisirs et au délassement, accueille de très nombreux estivants, dans un cadre très naturel.
L’unité de paysage fait l’objet d’une « Opération Grand Site » gérée par le Syndicat mixte Grand Site Gâvres-Quiberon.

 Limites et voisinages


Il s’agit d’une unité strictement littorale, encadrant la barre d’Etel, qui s’étend entre la rade de Lorient (presqu’île de Gâvres) et l’isthme de Quiberon marqué par le fort de Penthièvre.
Côté terre, l’enchevêtrement parfois complexe des zones humides, des boisements et du bâti rend moins nettes les transitions avec le paysage de la plaine.

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Kerminihy
La courbure de la plage et de la dune offre des points de vue du site sur lui-même, et vient souligner admirablement l’horizon de l’océan, qui exprime sa force « sublime ».

 Composantes


Le paysage est à la fois vaste par ses dimensions, et simple dans sa composition : une longue plage, devenant dune, entièrement naturelle.

Relief et hydrographie
La configuration du site est tout à fait singulière. L’ensemble dunaire d’environ 26 km de long, sur moins d’1 km de large, légèrement bombé, présente deux faces : l’une, côté terre, en relation avec la plaine, l’autre, côté mer, fait face à l’océan Atlantique. Le trait de côte, globalement arqué, permet d’offrir de nombreuses vues du site sur lui-même.
A l’ouest, le cordon dunaire est relié à Gâvres par un tombolo. A l’est, la dune se prolonge jusqu’à l’isthme de Penthièvre. Cet effet de symétrie est renforcé par la présence de l’embouchure de la rivière d’Etel au centre du site. De nombreux plans d’eau et zones humides occupent l’arrière de la dune, mais sont souvent peu mis en valeur.

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Plouhinec : étangs de Kervran - Kerzine
Les deux plans d’eau de part et d’autre du cordon dunaire.
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Petite mer de Gâvres, marée basse
Bateaux échoués et pêcheurs à pied, à l’abri du cordon dunaire.

Végétation
Le paysage est ouvert. Le sable domine sur le versant océanique puis laisse progressivement place à une végétation rase, sans arbres, à bosquets d’arbustes, une végétation spécifique de landes, composée de plantes adaptées aux conditions "difficiles" du littoral : salinité, fort ensoleillement, sécheresse, vent, embruns...

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Kerminihy, à proximité de la barre d’Etel
La végétation rase, spécifique du littoral, se présente en petits "massifs", dans une palette de teintes très variées du vert tendre de la cryste marine aux bleus-verts des panicans maritimes et des oyats, laissant le sable apparent en bien des endroits. La ligne de ganivelles marque plus nettement la limite de la plage, mais a permis d’encourager la reconquète de la végétation fragilisée par les piétinements.

Le bâti et les infrastructures
L’unité compte 2600 ha préservés et non urbanisés : il n’y a pas, comme ailleurs sur la côte, de front de mer. Le bâti est émietté à l’arrière du cordon dunaire laissant la possibilité de grands enchaînements terre-mer.
Les éléments bâtis ou d’infrastructure sont liés aux activités militaires et touristiques : anciens bunkers, installations militaires de Gâvres, accès et parkings.
L’ancien terrain militaire impose un vocabulaire de clôtures et de panneaux d’interdiction à l’approche de Gâvres, ce qui rend le site un peu moins accueillant.
L’opération Grand Site a permis de réduire la présence des voitures et de regrouper les passages piétons afin de limiter le piétinement de la végétation. Ainsi, le paysage est marqué par les dispositifs de ganivelles et de couverture des sols encadrant les passages vers les plages, vocabulaire très bien toléré et désormais très associé aux sites de dunes côtières.

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Gâvres
Le site des blockhaus de Gâvres accueille désormais un camping.

- Gâvres
Sur une ancienne île, ce bourg de pêcheurs appartient davantage au système urbain lorientais, mais vient « conclure » la séquence du massif dunaire.

 Perception, valeurs et sensibilités

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Coupe de la côte à Plouhinec
Succession plage/dune/arrière-dune (marais)/plaine côtière. Dune et arrière-dune tiennent l’urbanisation éloignée du front de mer et lui garantissent une ambiance franchement naturelle.

Une nature « spectaculaire »
L’attractivité d’une plage aussi belle provoque une fréquentation très importante en été, faisant du site un paysage très observé mais aussi très sollicité, impliquant une attention toute particulière.
La forme courbée et les dimensions extraordinaires du massif dunaire en font une sorte de théâtre où s’expriment avec force les éléments de nature : l’horizon de l’océan, la dune elle-même, le sable, la végétation… L’arrière-dune semble une coulisse tout aussi naturelle, un pli ou une parenthèse riche de plans d’eau secrets, avant de retrouver la plaine plus ordinaire.

 Enjeux et pistes d’action

Le site est identifié à divers titres comme un paysage naturel, à la fois protégé de l’urbanisation, mais également encadré dans sa gestion, afin de préserver sa richesse naturelle sans pour autant écarter les usages touristiques.
Le site est entièrement sous protection Natura 2000. La dune du Mat Fenoux et le tombolo de Gâvres sont propriétés du Conservatoire du littoral. L’Opération Grand Site, pilotée par le Syndicat mixte, prend en charge le contrôle de la fréquentation (zones de stationnement, piétinements) et l’accompagnement des milieux naturels (végétation, zones humides).

Organiser les usages
En période estivale, la population est multipliée par cinq. Son impact est grand sur l’environnement et les paysages qui sont fragiles et composés de milieux naturels sensibles (étangs).
Les conditions de fréquentation doivent être fortement organisées, et les aménagements d’accueil temporaire (camping, stationnements) faire l’objet d’un traitement particulier afin de les intégrer au mieux au paysage. L’objectif est de limiter la dispersion des zones de camping et des stationnements à l’arrière de la dune en réorganisant et concentrant ces usages ou, éventuellement, en les associant pour compléter l’offre de stationnement dans les bourgs les plus proches. Ces équipements doivent s’harmoniser avec le relief et la végétation existants.
La présence des voitures reste toutefois embarassante dans une ambiance de nature aussi vive. Pour poursuivre dans le sens d’une meilleure gestion de la fréquentation, l’accès par navettes depuis des stationnements situés dans les bourgs ainsi que les déplacements à vélo, particulièrement agréables mais nécessitant de compléter le réseau de pistes existantes, sont à envisager.

Donner des limites claires aux développements urbains
Les développements urbains doivent être contenus à l’arrière des paysages dunaires, afin de constituer une relation lisible entre front bâti et espace naturel. Des limites claires doivent notamment être énoncées vis-à-vis de l’urbanisation étirée le long des routes (en particulier le long de la route départementale 781). Les continuités naturelles entre la terre et la mer sont à valoriser, notamment les enchaînements de motifs du bocage, des dunes, du rivage.


| Plan du site |