Répartition, formes urbaines et architectures
Le développement urbain qui est une des principales dynamiques auxquelles sont confrontés les territoires (cf. l’article consacré aux évolutions récentes) se traduit par des enjeux paysagers très importants de plusieurs types qui sont développés ici.
Les côtes du Morbihan font l’objet d’une pression constante, qu’il s’agisse des villes ou des sites touristiques. Des effets de saturation, de coupures, de banalisation des paysages sont visibles. La loi Littoral est venue préserver les séquences naturelles de la côte, mais la pression est constante et appelle des projets territoriaux adaptés. Plusieurs suggestions sont énoncées ci-après : le développement des schémas paysagers ou plans paysages des unités côtières, la mise en œuvre de continuités paysagères depuis la côte vers l’intérieur, le développement de démarches synthétiques de projet de territoire.
Les campagnes du Morbihan ont subi les effets considérables de l’étalement et du mitage. Les modes d’implantation du bâti ont déstructuré les pôles urbains et les paysages, devenus moins compréhensibles, notamment à l’approche des bourgs. De nouveaux modes d’urbanisation sont devenus nécessaires, dans une approche des territoires plus partagée, en particulier en mettant un terme à l’étalement le long des routes et en assurant une meilleure cohérence urbaine des agglomérations.
Les routes ont occasionné un très important développement de zones d’activités, industrielles, commerciales, ou agro-alimentaires, et des secteurs de logements proches de villes. Réciproquement, le développement nécessite la création de nouvelles infrastructures de transport. Il en résulte un paysage souvent désordonné, mais actif, qui nécessite une approche par parcours et des traitements des interfaces. Les infrastructures génèrent également des effets d’entrée de ville et de rupture des continuités paysagère appelant des projets de territoire.
Le développement par l’étalement et sous forme de zones fonctionnelles a suscité un paysage urbain morcelé, sans continuité avec les centres ou entre les zones, tandis que l’ambiance desdites « zones » traduit une importante standardisation et une perte de repères locaux. Dans le même temps les formes urbaines linéaires et étalées consomment des surfaces naturelles et agricoles importantes.
La discontinuité de l’espace public et la banalisation des ambiances appellent une recherche de lien et de caractère. L’ancrage au lieu et aux éléments de nature représente une piste intéressante de projet urbain, exposée plus loin comme élément de méthode : identifier les structures paysagères du territoire. Dans le même temps, la prise en compte des paysages appelle un mode de développement moins consommateur d’espace agro-naturel et plus attentif à la consolidation des centres des agglomérations.
Le modèle du pavillon individuel a contribué à une importante « banalisation » des paysages. Il est devenu nécessaire d’adopter des formes architecturales mieux inscrites dans leur environnement urbain et moins consommatrices de surfaces agricoles ou naturelles. |
L’architecture peut marquer, stigmatiser ou sublimer un paysage.
Aujourd’hui le constat de 50 ans de développement de maisons individuelles, est plutôt négatif sur le paysage, en termes d’étalement et de standardisation.
Quelques pistes se présentent, permettant de prendre de nouvelles orientations, que ce soit au niveau des collectivités locales ou des particuliers.
Mettre un terme à l’étalement urbain et favoriser la cohérence des pôles urbains
Faire connaître et mettre en œuvre de nouvelles formes urbaines pour permettre aux populations d’accéder à de nouveaux produits
Recourir davantage à l’architecte, pour une meilleure inscription du bâti dans le contexte et la création de réelles identités locales contemporaines
Produire davantage de logements par groupes, et moins à l’unité, de sorte à mieux maîtriser les continuités urbaines
Reformuler les règlements quand ils ne font que reconduire et imposer le modèle banal, contribuant ainsi à la standardisation.
Définir les conditions de cohérence de l’espace public : implantations sur la rue et en mitoyenneté, position et dimensions des gabarits et des façades.
Dans ce même chapitre, on trouvera des articles développant les thèmes de la planification et du projet paysager de territoire. La question des bâtiments agricoles est traitée dans un article spécifique adossé aux enjeux de l’agriculture. La question des campings est traitée dans un article spécifique adossé aux enjeux du tourisme.