Vers la constitution de réseaux paysagers
On trouvera dans cet article une proposition de méthode. Il s’agit, au sein des projets urbains, de constituer des réseaux paysagers, apportant au cadre de vie la valeur des sites. Cette démarche croise celle des "trames vertes et bleues", à laquelle elle apporte une dimension proprement urbaine.
Fondés pour beaucoup sur une analyse des structures foncières et routières, les documents de planification à diverses échelles (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme intercommunaux ou communaux) ne considèrent pas suffisamment les éléments non bâtis du territoire, notamment les reliefs, les cours d’eau, ou les espaces cultivés. Pourtant, l’analyse de ces composantes paysagères offre d’intéressantes pistes pour le développement territorial.
L’inscription des éléments naturels et cultivés dans la logique urbaine, sous forme de réseau de paysages articulé aux espaces bâtis, offre de très intéressants opportunités de qualification. La démarche permet de viser : La mise en valeur des sites et des caractères spécifiques des localités
La préservation et la valorisation des éléments naturels et cultivés du cadre de vie
La mise en réseau des espaces non bâtis, contribuant à la mise en place de trames vertes et bleues
La constitution de réseaux de liaisons douces valant tant pour les promenades que pour les déplacements quotidiens.
L’analyse, nécessairement adaptée à chaque situation, s’appuie cependant sur quelques points fondamentaux.
Les reliefs et les cours d’eau doivent être identifiés pour leur rôle structurant dans le développement.
Trop rarement représentés dans les documents d’urbanisme, ils jouent cependant un rôle déterminant dans l’espace urbain. Les lignes (crêtes, rebords, talwegs…) peuvent contribuer à marquer les limites, les continuités, les espaces d’articulation, et les points hauts sont autant de points de vue potentiels.
La valorisation des cours d’eau peut prendre diverses formes, axes structurants de l’espace urbain, limites naturelles du développement ou pénétrantes naturelles dans l’urbain…
Les boisements les plus notables (massifs, bocages) sont à identifier notamment comme lignes structurantes ou éléments à inscrire dans une continuité paysagère.
Une protection systématique des espaces boisés risque cependant de manquer le but de la valorisation. C’est par exemple le cas des fonds de vallée envahis par la friche, pour les situations de belvédères, ou encore lorsque la disposition "EBC" s’applique à des boisements de peu de valeur paysagère, comme les productions de conifères. Laisser la possibilité de construire dans certains secteurs boisés peut également s’avérer intéressant pour l’inscription paysagère et la qualité des ambiances.
Les espaces cultivés ne sont pas à considérer comme la « page blanche » du développement. Ils forment autour des villes et des bourgs un cadre de cultures qui doit rester lisible et dont la continuité est à maintenir, car il est constitutif d’une identité territoriale locale autant que le bâti.
La charpente naturelle, les limites, l’environnement naturel et cultivé, auront plus de force en étant abordés non comme des « zones » isolées mais comme un réseau d’espaces connectés les uns aux autres. La valeur des paysages tient en effet aux enchaînements qui s’effectuent sans rupture de l’un à l’autre. Cette valeur rejoint par ailleurs les objectifs environnementaux de trames vertes et bleues, recherchant les connexions entre les espaces naturels.
L’espace public est au centre de la problématique des paysages urbains. C’est par lui que les positions de la charpente naturelle trouvent une valorisation : berges des rivières, belvédères, lisières des bois… Par lui également peuvent s’organiser des relations de la ville vers la nature, dans les prolongements de l’espace urbain vers le réseau des chemins de campagne.
Les paysages naturels et cultivés offrent également de remarquables opportunités pour créer un réseau pertinent de liaisons douces. Dans le cadre naturel, les promenades constituent une belle opportunité de valorisation touristique, mais aussi du cadre de vie quotidien des habitants et des travailleurs. Enfin, à l’heure du développement durable, le réseau de liaisons douces peut rendre très agréable les trajets quotidiens à pied ou à vélo : à l’école, au travail, auprès des services et des commerces. Ce réseau peut contribuer à la cohésion sociale de la localité, par les rencontres ou les initiatives collectives comme les pédi-bus.
Chaque agglomération a une forme. Aux bourgs regroupés, associés en Bretagne à une notable dispersion des fermes et écarts dans les campagnes, ont succédé des formes plus distendues et moins nettement lisibles, notamment des lotissements et des zones d’activité isolés, ou de longues extensions urbaines le long des routes. Il est devenu important de rendre claires les limites des agglomérations en s’appuyant notamment sur l’étude des éléments de charpente naturelle qui peuvent jouer ce rôle (cours d’eau, lisières, lignes du relief). L’analyse permet d’identifier des logiques de limite, en tenant compte des formes actuelles des agglomérations. Une fois fixées, ces limites peuvent faire l’objet de traitements spécifiques, leur permettant de jouer pleinement leur rôle d’articulation entre les espaces urbains et ruraux : un chemin bocager, par exemple, offre la possibilité de « faire le tour du village » au contact des horizons naturels, les arbres permettant d’éviter un contact trop brutal entre les volumes bâtis et les cultures. Dans de nombreux cas, il est possible dans ce but de choisir comme limite une ligne bocagère existante.
Une fois définies les limites pertinentes du développement, il s’agit d’optimiser l’espace, et de rompre avec les logiques d’étalement urbain. La densification, la construction des espaces libres sans vocation et des parcelles trop grandes, le renouvellement urbain de secteurs d’activité en friche par exemple, permettent de développer l’offre en logements sans consommer de terres agricoles et en restant à proximité des services et commerces des centres urbains.
La densification se justifie mieux lorsque le réseau de paysages est identifié et valorisé : de nombreux logements ont ainsi une proximité avec un cadre agréable et vfalorisant. Le réseau des paysages se présente aussi, en complément des espaces publics centraux, comme une position intéressante pour les équipements publics, notamment les écoles ou les équipements sportifs.
Les développements linéaires le long des routes ont endommagé les paysages, donnant l’impression de localités très étendues, répétant les mêmes dispositions venant banaliser les territoires, dans un vocabulaire périurbain (pavillons, zones d’activité et de commerces, haies de conifères) même au plus intime des espaces ruraux. Afin de favoriser les continuités des paysages, et notamment des paysages cultivés, il faut mettre un terme à l’urbanisation le long des routes. Les développements en épaisseur, le maillage des voies, sont des solutions qui ont également pour effet de ne pas développer à l’infini les réseaux et les circuits de ramassage. Le paysage y gagne en lisibilité, par l’identification claire des limites de l’urbanisation. Celles-ci sont à fixer nettement, et à marquer par un aménagement spécifique : une haie bocagère, un bouquet d’arbres, une ferme ancienne convertie en logements…
La préservation d’un équilibre entre les paysages agro-naturels et les pôles urbains nécessite de mettre un terme à l’étalement en répondant aux besoins de logements et d’activités dans un projet global. Il s’agit de composer un tissu urbain structuré et varié qui soit le fruit d’une véritable composition d’ensemble à l’échelle des pôles urbains. La recomposition et le renforcement des centres-bourgs, non en extension, mais sur eux-mêmes, constitue dans cet objectif une piste à favoriser.
Le but est de valoriser et renforcer les centres-bourgs du Morbihan pour inciter les habitants à y revenir habiter, d’énoncer des projets en centres-bourgs en appuyant les projets urbains sur une offre de nouveaux logements ainsi que l’implantation et la pérennisation des commerces de proximité indispensables.
Il est en effet préférable de bâtir en intérieur, en habillage ou en fermeture des structures urbaines existantes pour conforter le bourg en tant que structure cohérente. Un travail fin sur le réseau viaire est alors indispensable pour hiérarchiser les différentes zones entres elles (de la rue principale de quartier jusqu’à la venelle) et créer du lien avec les espaces naturels ou agricoles environnants.
Commentaires de l’opération de Trébry par Eric Parize, DDTM 22 :
« Ce projet présente l’intérêt d’une réflexion globale sur l’aménagement du centre-bourg profitant d’un programme de logement social. En effet il y a une vraie réflexion sur la composition urbaine qui s’intéresse à l’espace public, à la densité (maisons en bande), à la mixité sociale (personnes âgées, jeunes couples), la qualité des matériaux, l’histoire du lieu (préservation des traces d’une ancienne maison), la présence de l’eau, le rapport avec l’église et les maisons du bourg. La conception architecturale des logements et des espaces publics est d’une qualité indéniable. Le projet architectural est d’une écriture contemporaine et s’insère parfaitement au tissu urbain existant et à son environnement. Ainsi, les logements respectent la topographie grâce aux décalages des plans masse des maisons. Le débordement des murs de refends en béton rythme ainsi les espaces intérieurs des logements et structure également les vues latérales. Les refends porteurs servent de murets qui séparent les habitations et forment des écrans visuels entre les jardins. Les jardins sont orientés au sud, sans clôture mais ils sont délimités par des petits murets en béton qui libèrent la vue sur l’espace public. Les jardins sont ainsi tout à la fois des espaces privés et publics car ils sont donnés à la vue des usagers du centre-bourg. Les maisons sont implantées en fond de parcelles et elles sont desservies par une voirie secondaire au nord. Cette configuration fait que les jardins privés viennent en complément du jardin public et du parking public qui tient lieu de place publique. Ils forment un ensemble cohérent bien que composé d’espaces différenciés. L’espace central est sans doute trop minéral et il gagnerait en qualité s’il était planté d’arbres ce qui renforcerait son statut de place publique. Au milieu de cet espace, une fontaine symbolise la présence de l’eau que l’on retrouve plus bas grâce à un bassin paysager de rétention des eaux de pluies planté de saules pleureurs. Les cheminements sont hiérarchisés et très lisibles. Les matériaux de construction des maisons sont simples mais nobles (pierre et béton banché) ; la pierre est utilisée en parement pour les murs de refends extérieurs, elle exerce un rappel des maisons locales sans les pasticher. Les matériaux des espaces publics sont simples mais de qualité (brique, béton balayé et désactivé). Les toits sont alternés : pentes simples revêtues de zinc et toitures terrasses qui portent des panneaux photovoltaïque.
Ce projet montre également l’enjeu pour les décideurs d’entretenir des relations de proximité avec les bailleurs sociaux afin que les projets de logements sociaux participent d’un aménagement global des bourgs et hameaux. Trop souvent les projets de logements sociaux montrent des qualités architecturales indéniables, mais ils sont implantés dans des délaissés urbains, sans lien avec le bourg, loin des réseaux d’assainissement, repliés sur eux même... Ce projet de Trébry montre au contraire qu’un programme de logements sociaux peut être un projet d’ensemble d’un aménagement de bourg ou de hameau. »
L’étalement urbain pose des problèmes paysagers en consommant les espaces et en réduisant les séquences naturelles. Il va également à l’encontre du développement durable : en multipliant les distances, donc les déplacements, donc les émissions de gaz à effet de serre
en réduisant les continuités naturelles
en multipliant l’imperméabilisation des sols (l’étalement « consomme » davantage de voirie, en particulier parce que les maisons présentent leurs plus grandes dimensions en façade)
en ne permettant pas de mettre en place de transports en commun, faute de densité suffisante
en étendant la longueur des réseaux et des tournées de ramassage des ordures…
Il est devenu nécessaire de mettre un terme à l’urbanisation linéaire de tissu lâche le long des voies d’entrées de ville en définissant des zones à urbaniser et des zones à protéger pour, notamment, conserver les cônes de vues sur le grand paysage et les coupures d’urbanisation.
La trame foncière existante est un support indispensable de la composition des extensions de ville. Le parcellaire historique des centres bourg et villages présente une densité urbaine économe d’espace et génératrice d’espaces publics riches à l’échelle du piéton.
Le projet urbain est également l’occasion de gérer les eaux pluviales intelligemment, par la création d’ouvrages de collecte et de rétention des eaux participant à la qualité paysagère de l’opération. Noues, fossés peuvent stocker et restituer progressivement les eaux vers le milieu naturel en assurant des transitions avec celui-ci. Une prairie en creux, travaillée avec des pentes douces, peut collecter les eaux pluviales et servir d’espace de jeux ou de détente pour les enfants du quartier. Un plan d’eau peut s’inscrire dans le sillon d’une coulée verte etc...
Les alternatives de l’étalement : le renouvellement urbain et le procédé de « couture » urbaine.
L’étalement urbain comme unique voie de développement d’une commune n’est ni une fatalité, ni une finalité. D’autres solutions existent si l’on prend en considération le développement global de la commune. Les principes de renouvellement urbain doivent êtres explorés avant de réfléchir à la détermination de nouvelles zones d’urbanisation. Recenser l’ensemble des terrains disponibles dans l’enveloppe du bourg, réhabiliter et adapter aux usages d’aujourd’hui des bâtiments anciens sont des pratiques qui réduisent la vacance souvent importante dans les centres bourgs et qui leur redonnent vie.
La « couture urbaine », par l’implantation de bâtiments judicieusement positionnés, permet de créer des articulations entre des tissus disparates. Des formes urbaines comme des maisons en bandes ou de petites opérations de logements groupés peuvent articuler un tissu dense de centre bourg et un tissu de maisons auparavant déconnecté de celui-ci.
Le reconquête des centres
Depuis quelques années, des projets de valorisation et de renouvellement voient le jour, mais ces opérations de renouvellement urbain sont encore rares. Ces programmes s’appuient sur une offre de nouveaux logements, le renforcement de la mixité sociale et générationnelle, l’implantation de commerces et de services de proximité indispensables, voire la création de nouveaux équipements et de lieux de vie. Ils s’accompagnent en général d’une requalification des espaces publics réduisant la présence des voitures.
Ces opérations de centre-bourg sont aussi l’occasion de dynamiser et de mettre en valeur le noyau historique de la commune. L’enterrement des réseaux, un éclairage judicieux des espaces publics, la mise en œuvre d’une continuité et d’une unité du traitement de la voirie grâce à des aménagements soignés valorisent l’espace. L’utilisation de matériaux simples, pérennes et locaux permet de caractériser et d’identifier le lieu.
Il est à noter que ces opérations peuvent être subventionnées lorsqu’elles font l’objet d’une étude soignée (FAUR et éco FAUR par exemple). Ces opérations peuvent prendre la forme d’OPAH (opération d’amélioration de l’habitat) financées en parti par l’ANAH (agence nationale pour l’amélioration de l’habitat). Le renouvellement urbain lorsqu’il concerne de grandes sections de ville, des quartiers, peut aussi être réalisé sous forme de missions financées par l’ANRU (agence nationale pour le renouvellement urbain).
L’habitat intermédiaire dit « alternatif »
L’habitat groupé est une forme située entre la maison individuelle et le petit collectif, d’où l’appellation « d’intermédiaire ».
Développée en parallèle de projets de renouvellement urbain, elle apporte aux communes une qualité d’écriture des espaces publics et de composition architecturale. Par conséquent elle participe à un enrichissement des paysages urbains.
En cours de développement ou de renouvellement sur le territoire morbihannais, on trouve ces formes dans les grandes agglomérations, souvent pour des opérations de logements sociaux ou encore dans les centres bourgs traditionnels sous forme de maisons de ville, véritable modèle traditionnel. L’habitat intermédiaire dit « alternatif », peut revêtir plusieurs formes, il peut être accolé, superposé ou se présenter sous forme de villas urbaines (grosses maisons de ville partagées). Ces formes déclinent des solutions d’économie d’espace. Chaque logement possède à la fois une pièce extérieur, du type jardinet, terrasses, grands balcons, ainsi qu’un accès privatif ouvert. Les volumétries peuvent aller jusqu’au R+2. Le parcellaire prend dès lors des dimensions minimes. Les espaces de stationnements sont regroupés en poche ou garages groupés. Les formes d’habitat superposés, ou accolés peuvent être une bonne alternative à l’extension urbaine trop « facile » en dehors des limites urbaines actuelles.
Sous l’angle du paysage, quelques principes peuvent être mis en oeuvre pour assurer une meilleure inscription des zones d’activité :
Où implanter une zone d’activités ? choix du site, cohérence avec une vision et une logique de projet urbain, économique à l’échelle d’un projet de territoire. Eviter les effets de zone isolée, venant miter les campagnes, et favoriser la cohérence des territoires. Rechercher si possible la mixité des fonctions en ville, notamment pour les commerces. Optimiser les zones existantes, pas toujours remplies, avant de créer de nouvelles zones. Veiller à ne pas renforcer les effets d’entrée de ville dévalorisés, en favorisant les implantations "en épaisseur".
favoriser en priorité le renouvellement urbain, et assurer la mutation des zones périphériques urbaines trop spécialisées ou en friche.
ne pas entacher un site « reconnu ». En cas de nouvelle zone, ne pas implanter les zones d’activités dans des secteurs paysagers comportant des éléments remarquables. Cette disposition doit tenir compte du paysage perçu de loin.
s’inscrire dans une cohérence de développement urbain en respect des paysages agro-naturels.
limiter et stopper l’étalement urbain, économiser l’espace (Voirie, parcelles).
douceur et discrétion visuelle : couleurs, volumes, matériaux, traitement des clôtures, doivent viser un impact mesuré dans leur contexte
le cas d’implantation le long des axes routiers mériterait une approche de parcours. Ces implantations pouvant être perçues comme légitimes au regard de l’économie locale doivent pouvoir respecter un minimum de précautions d’implantation paysagère.
Ex : éviter les implantation trop en vitrine, comme celles implantées sur les lignes de crêtes...
Ex : étudier particulièrement les implantations « faciles » au croisement des axes routiers. (voir cas étudié dans l’article sur les routes et chemins, notamment l’exemple de Muzillac).
Comment l’implanter ? préserver et valoriser au maximum les éléments naturels, patrimoniaux, paysagers, végétales qui participent à la caractérisation du site. Cela sous-entend d’avoir su les identifier au préalable lors d’une fine et complète analyse du site.
Ex : préservation de la trame végétale, patrimoine végétale (alignements d’arbres existants, haies existantes, arbres remarquables...) prendre en compte les vues sur le site et celles offertes à partir du site.
apporter un soin au traitements des limites, en recourant aux motifs de l’environnement, comme les haies bocagères
assurer une cohérence du maillage et des continuités de l’espace public, en favorisant notamment la mise en réseau de liaisons douces (pour les déplacements des travailleurs).
inscrire si possible dans l’espace public le traitement des eaux de ruissellement (noues de rétention, infiltration...) et sa qualification paysagère (bassins de rétentions qualifiés par exemple)
minimiser l’impact de la zone, dans ses nuisances, notamment auprès des riverains (circulation de poids lourds...).
optimiser le tracé des voiries en limitant leur étirements. Concevoir une organisation spatiale économe en surface et en dépenses énergétiques...
L’architecture et les enseignes concevoir les volumes bâtis en cohérence avec le site. Les volumes ne doivent pas rentrer en concurrence avec les paysages proches et lointains. L’insertion doit être perçue comme étant la plus douce possible.
soin à apporter sur la signalétique des entreprises (panneaux, totems, enseignes …) sous toutes ses formes comprenant notamment l’éclairage.
dispositions et principes d’implantation à respecter : retrait du bâti pour rapport à la voirie, et notamment aux axes principaux.
dispositions et organisations des zones de stationnements de préférence directement sur les espaces privés. Le principe ici est de limiter l’impact visuel des zones de parking.
attention aux palettes de couleurs, une accroches visuelles trop fortes peut rapidement effacer des efforts d’insertions collectifs.
Traitements des espaces publics s’assurer d’une cohérence urbaine avec le voisinage qu’il soit naturel ou urbain.
qualité des articulations et traitements des limites à la parcelle.
les ZA les continuités avec leur espaces proches
gestion des franches. gestion de l’espace et économie de surface, avec un dimensionnement des parcelles au plus près de réels besoins des entreprises.
Les exemples présentés ci-après développent des analyses « en atelier », effectuées par les paysagistes auteurs du présent atlas. Ces travaux n’ont pas donné lieu à concertation, ce sont des « exercices » qui ont surtout valeur d’illustration et de pédagogie. Ils ne tiennent pas compte des documents d’urbanisme existants, et ne cherchent pas à s’y substituer.
Leur but est de montrer combien les structures paysagères peuvent contribuer à nourrir le projet territorial des pôles urbains, en apportant un certain type d’orientations, destinées en particulier à mieux aborder la question de la cohérence entre les parties bâties et non bâties des territoires.
Une « étoile » à organiser
La structure paysagère du bourg est ici marquée par le développement linéaire le long de deux routes conduisant à la mer et la proximité de plusieurs massifs forestiers à proximité du centre
L’analyse montre que, entre les deux faisceaux de développement linéaire, subsiste une belle continuité de paysages cultivés, préservée jusqu’au contact avec le centre initial où elle accompagne un ruisseau. La préservation de ce faisceau agricole permettrait de conforter cet aspect original du développement. La présence de cet épisode paysager appelle une valorisation paysagère, notamment en instaurant une liaison douce permettant de rejoindre la mer en 10 minutes à vélo sans avoir à emprunter les routes « périurbaines ».
Sur le même principe, des liaisons sont envisageables à partir du bourg vers les massifs forestiers voisins et les promenades qu’ils accueillent.
Le développement au nord-ouest du bourg est moins linéaire, et obéit à un meilleur maillage qu’il s’agit d’optimiser en densifiant les espaces encore disponibles.
Une ligne de contact est à valoriser entre ces quartiers et la forêt voisine.
Une enveloppe de vallons
La structure paysagère du bourg est ici assez remarquablement énoncée par un ensemble de vallons. Ceux-ci viennent former un « site » autour du bourg initial, et se poursuivent ensuite vers le sud et vers le nord.
La logique de limite serait ici particulièrement pertinente pour constituer une structure « lisible » du territoire. On remarque cependant que deux extensions sont venues, le long de la voie principale, franchir la limite de la charpente naturelle et affaiblir la structure…
Au sein de l’enveloppe définie par les vallons, de vastes espaces restent en revanche disponibles pour un développement en cohérence avec la structure des paysages.
Un école et des équipements sportifs ont pris position à proximité du réseau de vallon et peuvent en tirer bénéfice, pour la qualité de leur environnement et leur accessibilité.
Le réseau des vallons représente une opportunité de « tour de ville », déjà en partie existant par un GR au sud-ouest. Il peut être complété de sorte à faire le tour du bourg, et de là se poursuivre, par les vallées, jusqu’à la mer (au sud) ou la ria (au nord) où ils débouchent respectivement. On remarque également un plan des rues assez particulier, qui se termine en impasses en bout de réseau. Le fait d’instaurer une « ceinture » de chemins permet de compenser ces effets d’impasse et de mailler, par l’extérieur et par les liaisons douces, le réseau arborescent des rues.
L’énoncé des structures paysagères est développé dans l’atlas des paysages autour de chaque pôle urbain : Auray, Côte des mégalithes, Lorient, Ploërmel (plateau de l’Yvel), Pontivy (vallée du Blavet), Quiberon, Ria d’Etel, Vannes.