De nouvelles composantes impactant de vastes territoires
Les éoliennes sont des objets apparus récemment dans les paysages du Morbihan. La forte visibilité que leur confèrent leurs dimensions et leur couleur blanche, le nombre important des machines et des centrales, l’ampleur des objectifs régionaux, appellent une réflexion globale pour la cohérence des implantations vis à vis des paysages.
Du fait des très grandes dimensions des machines (de 90 à 150 m), de leur couleur blanche et du mouvement des pales qui attire l’œil, ces implantations sont très visibles dans les paysages. L’aspect mécanique des éoliennes vient en outre à l’encontre des ambiances de campagne de la Bretagne intérieure, parfois baignée de mystères…
Bilan des installations régionales
La taille très importante des machines impose une approche à une échelle plus vaste que celle du département, un schéma régional est du reste en cours d’élaboration.
Bilan des installations du département
Fin 2010 dans le Morbihan, les centrales éoliennes (19 centrales en activité et 40 permis de construire accordés) se concentrent tout particulièrement sur le plateau de Pontivy-Loudéac, partagé avec les Côtes-d’Armor. L’unité du plateau tend ainsi à devenir un « paysage avec éoliennes », comme une caractéristique en train de se mettre en place. La concentration des installations sur le plateau porte le risque de saturer les paysages et le cadre de vie de ses habitants. En effet, depuis certains points, tous les horizons sont en passe d’être occupés par des implantations. Actuellement aucun schéma ne permet, à l’échelle du plateau, d’énoncer les conditions de concentration des installations, ce qui éviterait le mitage et la saturation des horizons.
Les reliefs des Landes de Lanvaux n’accueillent que peu d’installations, principalement aux rebords nord qui tendent, sur le plateau de Plumelin, à rejoindre les centrales du plateau de Pontivy-Loudéac.
Malgré un potentiel de vent plus important, les installations sont beaucoup moins denses sur le plateau de Guémené-Gourin et nettement localisées à proximité de la limite départementale.
Au sud des reliefs de Lanvaux, quelques centrales sont visibles, uniquement sur la plaine littorale de Muzillac (Ambon, Surzur, Billiers), mais restent largement minoritaires. Certaines viennent interférer avec la perception des paysages de rivages ou de’ l’estuaire de la Vilaine.
De vastes territoires restent exempts d’installation, notamment les côtes et l’ouest du département (soit les secteurs les plus ventés) : les implantations sont nettement concentrées dans les mêmes unités paysagères.
La loi "Grenelle 2" impose une distance de 500m des habitations. Dans le Morbihan comme dans toute la Bretagne, cette contrainte se heurte à la grande dispersion du bâti. Les périmètres suffisamment éloignés des habitations sont émiettés sur le territoire, et de petites dimensions, ce qui tend à entrainer des effets de mitage et de co-visibilité entre centrales.
Exemples in situ
Les éoliennes apparaissent comme des ponctuations. Elles sont en groupes, obéissent à des distances d’implantation entre elles, et créent ainsi des effets de rythme visuel dont on remarque nettement la plus ou moins forte régularité. Ces effets de répartition des machines entre elles sont primordiaux et à mettre en relation avec les autres composantes du paysage. Un enjeu très important résulte des effets cumulés des diverses centrales. Elles peuvent aussi bien « créer » un nouveau paysage en lui donnant un caractère, ou au contraire le saturer par leur accumulation ou la concurrence entre leurs ordonnancements.