Atlas des paysages du Morbihan

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Caractères de l’urbanisation du Morbihan

A la dispersion du bâti, caractère historique du Morbihan, s’ajoutent désormais les formes de l’étalement urbain

Les caractères de l’urbanisation du Morbihan prennent leurs racines dans l’histoire la plus ancienne : dispersion du bâti en relation avec les pratiques agricoles et l’accès à l’eau, concentration des villes sur la côte due aux activités militaires et commerciales des grands ports. Ces caractères hérités ont aujourd’hui, tendance à se fondre dans les formes indifférenciées de l’étalement urbain.


 De la répartition du bâti dans le paysage

Une dispersion historique du bâti sur l’ensemble du territoire
La dispersion du bâti est une caractéristique facilement identifiable du Morbihan. En dehors de grands pôles urbains de la côte, le département compte peu de villes mais un nombre très important de petites structures urbaines. Hormis les nombreux bourgs qui présentent souvent de belles qualités architecturales et patrimoniales, une grande quantité du bâti ancien et récent se trouve disséminée sur le territoire. Petits hameaux, fermes, chapelles, mais aussi bâtiments d’élevage ou industriels et pavillons isolés dans la campagne, caractérisent le mode d’occupation de l’espace morbihannais.

Une façade maritime propice à l’installation humaine
Les rias, vallées envahies par la mer, ainsi que les embouchures de cours d’eau sur la mer, constituent des lieux d’implantations humaines privilégiés. Les plus grandes villes du Morbihan, Vannes et Lorient, répondent à cette configuration géographique. Elles se sont implantées respectivement à l’embouchure de la vallée du Blavet et dans un fond de ria à l’abri du golfe du Morbihan.
Historiquement, ces rias constituent des mouillages abrités créant des interfaces faciles à contrôler entre la façade maritime et les communications internes sur le territoire.
Ainsi, Lorient comme Vannes ont, depuis leur fondation, des vocations militaire et commerciale stratégiques impactant leur paysage et leur relation au littoral.

Dans les terres
- L’eau et le modèle agricole, conditions d’une répartition régulière du bâti
Le Morbihan est constitué d’un maillage riche de cheminements et d’implantations humaines. Cette richesse a été favorisée par la présence d’un réseau hydrographique dense et d’une eau facilement accessible. Les terres morbihannaises se sont ainsi prêtées à un établissement humain dispersé. Le phénomène se fonde également sur une structure foncière propre aux régions de bocage, marquée par la clôture des parcelles et la taille réduite des exploitations de polyculture-élevage.

Ces installations correspondent également à un réseau économique et social très structuré. Ce maillage est constitué de manoirs, de leurs domaines et de moulins.

- Un territoire ponctué par le phénomène religieux.
Dès la préhistoire, le Morbihan est une terre parcourue. Elle est jalonnée de monuments mégalithiques entretenant des relations de grande qualité avec les paysages dans lesquels ils s’inscrivent.

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Alignements à Monteneuf
Alignements dit "des pierres droites", situés dans les landes de Monteneuf.
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Cléguérec. Allée couverte
Site mégalithique en surplomb du paysage.
L’allée, par son orientation, est une ligne tracée comme une offrande au grand paysage, magnifiant ainsi le genius loci.
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Saint-Fiacre (commune du Faouët). La chapelle

Ainsi, de nombreux monuments religieux disséminés sur le territoire - chapelles, oratoires et fontaines votives - constituent un maillage bâti ponctuant les paysages du département.
Dans certaines communes, on peut observer une forte densité de chapelles, de calvaires ou autres lieux de culte qui tissent un réseau serré témoignant d’une pratique réelle du territoire et d’une belle richesse patrimoniale.

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Saint-Nicolas-des-Eaux
Fontaine votive tapie dans le relief et la végétation.

Les chemins de pèlerinage qui ont sillonné et sillonnent encore le territoire breton ont également marqué de leur empreinte les paysages du Morbihan. Des pèlerinages comme celui du Tro-Breiz ou Saint-Jacques-de-Compostelle ont participé à la mise en réseau du patrimoine religieux.

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Augan. Chapelle, coeur de hameau
La chapelle est localisée dans le hameau du Binio sur la commune de Augan.
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Moustoir-Remungol
Chapelle isolée dans la campagne.

Villes, bourgs, villages, hameaux... et leur relation au paysage

Centre-ville et centre-bourg, formes urbaines de référence
Un véritable attachement est lié aux centres-villes et centres-bourgs du Morbihan en raison de leur ancrage dans le temps et leur patrimoine bâti, leur lisibilité, leurs ambiances et les services (commerces, lieux de convivialité, desserte par les transports en commun, équipements publics) qu’ils procurent grâce à leur densité.
Ces centres se sont développés au cours du temps dans une continuité de logiques urbaines : implantation le long des voies, création d’un maillage urbain, dans un processus de « densification progressive » des parcelles.
L’espace public y est d’une qualité particulière. Les voies, définies et qualifiées par les façades, sont hiérarchisées entre elles, déclinant une variété de lieux, d’ambiances et d’usages. La rue et les places principales, larges et commerçantes, les rues secondaires plus étroites, les venelles, passages et ruelles, créent des réseaux d’espaces publics diversifiés vecteurs d’une identité pour la commune.
Le contact direct des façades avec l’espace public, l’absence de clôtures, même pour de petites maisons, signent parfois une « identité » très attachante, où l’espace « public » apparaît presque comme un « espace privé partagé ».

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Saint-Colomban (commune de Carnac)

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Kerniscop (commune de Saint-Pierre-Quiberon)
Les maisons donnent directement sur l’espace public, qui prend une ambiance particulièrement attachante et familière.
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Silfiac
Implantation en bordure de voie des bâtiments anciens, et jardins arrières en contact avec les espaces agricoles et naturels. (Photo : Pays de Pontivy).
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Les halles de Questembert.
Les halles de Questembert sont une des 4 halles en charpente bois restantes de Bretagne, et l’un des plus vieux marché couvert de France.

Les centres sont très souvent organisés autour d’une église, parfois d’une halle, au centre d’une place permettant de grands rassemblements sociaux (marchés, cérémonies). Il s’agit de lieux stratégiques dans la mise en valeur de la localité et dans son identité.

Hameaux, villages et autres formes de disséminations traditionnelles

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Le Faouët


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Belle-Île. Secteur du Palais
Qu’il s’agisse de l’intérieur des terres ou des villages côtiers, comme ici au Faouët ou à Sauzon, l’alignement des maisons constitue l’espace de la rue. Mitoyennes, elles créent un front bâti de qualité.

L’implantation disséminée de nombreux bourgs ou petites structures urbaines constitue une caractéristique majeure des paysages morbihannais.
Ce type de répartition dans l’espace sous forme de bourgs, de hameaux, d’écarts agricoles ou de constructions isolées, est issu d’un modèle agricole de la polyculture-élevage.

Réparties librement sur le territoire, elles offrent un répertoire de configurations variées. Hameaux, écarts, fermes, habitations anciennes ou manoirs isolés sont autant de petites structures bâties dont la taille et la morphologie déterminent les appellations autant que leur « hiérarchie ».
Les bâtiments isolés ou agglomérés situés à l’écart d’un village sont appelés « hameaux » (environ 4 à 10 maisons regroupées) ou « écarts » (approximativement jusqu’à 3 bâtiments).
Un « écart » est souvent en relation avec une ferme ou une exploitation agricole, on parle alors d’un « écart agricole ».
Un « hameau » peut, dans certains cas, accueillir une chapelle ou une fontaine. Les bourgs et les villages, plus importants, possèdent ou ont possédé un ou plusieurs équipements collectifs tel une grosse chapelle, un commerce ou une ancienne école, ce qui n’est en principe pas le cas du hameau.
Les bourgs présentent également une densité de bâti plus importante, avec la constitution d’un front urbain continu, et une hiérarchisation des voiries.

La composition des hameaux suivent généralement les mêmes logiques d’implantation, comme peut nous le montrer l’observation des deux hameaux : le hameau du Prieuré à RUFFIAC, et le hameau de Saint FIACRE. En dépits de leurs différences, des similitudes importantes existent dans leur organisation urbaine :
- les bâtiments s’implantent parallèlement aux courbes de niveaux
- ils se structurent autour de cours, offrant des cônes de vue vers le grand paysage et des haies structurantes sont conservées.
Ces structures bâties anciennes se sont implantées en relation avec leur environnement et le paysage, la ferme devenant elle-même un « motif » des paysages ruraux. Elles constituent une trace vivante d’un patrimoine riche dispersé sur l’ensemble du Morbihan.

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Quistinic
Habitat dispersé dans le paysage.

La vie quotidienne et les espaces de vies s’organisent en relation directe avec les ressources naturelles de proximité :
- la pêche et le commerce en bordure littorale ;
- l’agriculture et l’élevage dans les terres.

En Argoat, les anciens villages, hameaux et écarts présentent une insertion dans le paysage tout en nuance, le bâti mêlant sensiblement des teintes et coloris que l’on retrouve dans le paysage environnant.
Cet effet « de fondu », particulièrement présent dans l’architecture rurale résulte de l’emploi de matériaux naturels locaux (toitures végétales, murs en granite et schiste, structures et bardages en bois...) et d’une relation « de bon sens » avec la topographie. Les bâtiments s’implantent généralement le long des courbes de niveaux nécessitant ainsi peu de mouvements de terre.

Dans l’Armor, les villages tournés vers l’exploitation de la mer prennent une autre apparence.
On retrouve les mêmes principes de composition et d’organisation et deux catégories principales d’habitat :
- la maison de pêcheurs-agriculteurs ;
- la maison de patrons de pêche et de commerçants.
On note de subtiles différences, comme un resserrement volontaire des gabarits de voirie en cœur de village, une organisation linéaire parfois plus marquée en parallèle des aménagements de quais. Les tonalités sont aussi plus marquées. Le blanc des façades domine majoritairement, avec des éléments de couleurs sur les volets et portes. Ce démarquage pour la couleur des façades, et les nuances de matières se retrouve essentiellement sur les ports et villages de pêcheurs situés sur les îles.
Sur l’île de Groix, par exemple, les murs des habitations en schiste local et mortier de terre glaise, sont recouverts d’un enduit pouvant revêtir de multiples apparences. L’arrivée de maçons italiens dans les années 1930 explique une forte mise en couleur, ainsi que l’introduction de multiples décors en façades. Cette mise en couleur se retrouve dans d’autres villages de pêcheurs.

Pour compléter : « L’île de Groix, histoires de couleurs, CAUE 56, Mairie de Groix, 1998 »

Villages et hameaux de pêcheurs de l’Armor
Les ports de pêche n’ont pas tous évolué de la même façon. Certains, comme celui de l’Île de Groix, ont développé leur activité de pêche et adapté leurs infrastructures en conséquence. D’autres, à l’instar de Locmiquélic, ont dû faire face à de nombreuses implantations pavillonnaires, certains encore, comme à Houat, semblent figés dans le temps.

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Locmiquélic
Ruelles étroites dans l’ancien village de pêcheurs de Locmiquélic.

L’exemple du village de l’île de Houat est remarquable. Le site est d’ailleurs classé, et protégé par la loi littoral, ce qui lui permet de se soustraire à la pression foncière. Cette petite structure urbaine a, au fil du temps, conservé sa forme d’origine, avec notamment des espaces publics dimensionnés à l’échelle du piéton. Les ruelles sont resserrées et génèrent des placettes aux intersections. L’espace public y est finement écrit. Ses dimensions sont restreintes, ses formes et sa végétation inscrivent une limite subtile. Les pieds de façades et les entrées de maisons présentent de petits aménagements paysagés, marquant les seuils. Ces espaces dits "intermédiaires" menus, participent activement à la qualité de l’espace public : un plant de rose trémière, une ligne de pavés...

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Croquis du village de l’île de Houat
La structure du village apparaît clairement. Les ruelles sont parallèles. L’espace public est le résultat d’alignements de maisons de pêcheurs orientées vers le sud. Ces bandes sont rapprochées pour obtenir des espaces publics resserrés. Cette étroitesse répond au besoin de protection contre les intempéries. Hérité du parcellaire cadastral napoléonien, le réseau des rues n’a pas subi la dilatation que l’on observe sur les terres, car l’utilisation de la voiture y est relativement restreinte.

 Architecture traditionnelle et paysage

Les caractères de l’architecture traditionnelle dans le paysage
Les typologies
On distingue dans les bâtisses rurales anciennes plusieurs types : les châteaux, les manoirs et maisons de maître, les logis, les maisons rurales et les dépendances.
Les distinctions typologiques sont parfois ténues, notamment entre châteaux et manoirs ou entre manoirs et certaines maisons de maîtres. Les manoirs étant des constructions sur des terres nobles destinées à la résidence noble, la maison de maître étant une grande habitation rurale occupée par son propriétaire, souvent propriétaire terrien.
Si les différentes époques et modes se retrouvent dans l’écriture de bâtisses nobles, qui ont adopté plus rapidement les innovations architecturales, l’architecture rurale courante est restée sensiblement la même et a su conserver son écriture traditionnelle. On observe ainsi une grande homogénéité dans l’architecture vernaculaire, tant dans sa forme que dans l’emploi des matériaux.

- Les logis urbains et semi-urbains
Les maisons urbaines et semi-urbaines sont peu nombreuses. Les logis peuvent s’organiser sur un principe de plans rectangulaires ou de plans plus ramassés. On y retrouve principalement les logements nobles ou bourgeois présentant généralement une large façade sur rue.
Les percements se situent essentiellement sur la façade principale. Jusqu’au XVIe siècle, les façades présentent une composition irrégulière, l’ordonnancement des baies n’apparaissant qu’à partir du XVIIe siècle.
Les façades sont proches de part et d’autre des rues, l’étroitesse de l’espace public permet une découverte progressive du paysage urbain, au cours des promenades.

On peut admirer quelques exemples remarquables de ce type de logis :

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Centre ancien de Malestroit
Exemples remarquables de façades en pans de bois à encorbellement et de façades en pierre du centre ancien de la ville de Malestroit.
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Ruffiac. Exemple de manoir à plan massé
Manoir à plan massé rectangulaire se rapprochant du carré.
Annexes formant une cour à l’avant du bâtiment.
Présence de clôture (murs, murs bahuts) et mise en scène de l’entrée.

- Les maisons rurales et leurs dépendances
Les maisons rurales représentent l’essentiel du patrimoine civil morbihannais. Regroupées en hameaux, leur organisation spatiale peut prendre différentes formes : en cercle, en quadrilatère ou en alignement. Elles peuvent encore ne pas voir de logique d’organisation précise.
Dans la même bâtisse, on retrouve souvent le logement et ses dépendances. Lorsqu’il s’agit d’un bâtiment isolé, celui-ci présente généralement un plan rectangulaire.
On parle de plan groupé lorsque le même bâtiment accueille plusieurs logements.

Exemple de bâtiment de plan rectangulaire présentant une avancée.

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Le Faouët. Bâtisse
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Le Faouët. Bâtisse
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Ruffiac. Exemple de presbytère.
Le presbytère est souvent repérable dans la composition générale des bourgs anciens. Il se démarque de par ses dimensions, sa composition et la qualité architecturale qu’il décline.

- La longère
Elle est constituée d’un ou plus souvent de plusieurs bâtiments de plain-pied de plan rectangulaire allongé, alignés en enfilade, avec une toiture à deux pentes couverte d’ardoises, parfois de chaume. L’organisation des pièces se fait en enfilade. Les baies de l’étage se retrouvent souvent à la bordure de la toiture. On observe peu de lucarnes.

- Les dépendances
Grandes, étables, porcheries, bergeries, fours/fournils circulaires isolés ou accolés en pignons, puits octogonaux, avec margelles circulaires simple, avec des montants moulurés... Tout ces éléments constituent une partie importante du petit patrimoine rural qui mériterait une meilleure protection. Leur petites dimensions et leur dissémination contribuent à leur disparition progressive dans le paysage.

Les façades et ornementations
Dans le cas de logis comportant de grandes familles, on retrouve régulièrement un étage, dont les baies se superposent avec celles du rez de chaussée. Elles sont alors hiérarchisées entre elles, avec des baies plus petites à l’étage. Ces baies peuvent aussi être positionnées sur un élément plein centré entre deux baies du rez-de-chaussée.
Les façades exposées au nord présentent peu d’ouvertures.
Les innovations et les progrès techniques ont permis une forte évolution du dessin des façades et de la répartition des baies. Celles-ci étaient historiquement petites, peu nombreuses, disposées sur la façade en relation directe avec l’usage des pièces. A partir du XVIIIe siècle, les baies vont s’agrandir, s’ordonnancer. Les façades vont alors adopter une composition tenant plus de l’apparat que d’une simple fonctionnalité. On peut citer comme élément propre à l’architecture paysanne, les baies en anse de panier. Les volets sont traditionnellement en bois revêtant des teintes naturelles.
Plusieurs éléments du bâti peuvent recevoir des variations, une richesse d’écriture illustrant une certaine recherche dans le détail, comme les linteaux sculptés, les corniches, les angles de chaînage, les souches de cheminée, la recherche de polychromie par la mise en scène de matériaux (briques, mixtes de différentes pierres...) ou la recherche de textures d’apparat.
Certaine zones de l’Argoat sont particulièrement riches de ce bâti rural travaillé : la commune de Cléguérec par exemple possède un patrimoine rural bâti particulièrement riche.

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Cléguérec. Pierres sculptées incorporées à la façade
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Linteau pierre sculpté
Ornementation décorative d’une silhouette d’oiseau.
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Linteau de pierre sculpté et daté
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Centre ancien de Malestroit. Série de linteaux
Dans le tissu du centre ancien, on retrouve en grande majorité au dessus des portes d’entrées des immeubles d’habitation, des linteaux bois peints dont voici quelques exemples. On y rencontre aussi des linteaux en pierre.
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Série de linteaux, centre ancien de Rochefort-en-Terre
Le centre ancien possède d’anciennes bâtisses qui appartenaient à de riches commerçants. On retrouve d’ailleurs dans les sculptures des linteaux en pierres, les symboles des professions exercées.

Les matériaux
L’utilisation de matériaux locaux est une des caractéristiques principales de l’architecture rurale. Les matériaux sont extraits et mis en œuvre sur place (moellon, granite). On constate aussi le remploi de matériaux de constructions existants par la démolition totale ou partielle d’anciens bâtiments. Il est alors parfois plus facile de dater un édifice en identifiant la technique de construction qu’en se référant à ses matériaux.

- les matériaux de toiture
Les toitures traditionnelles de l’habitat rural étaient rarement en ardoise mais plutôt constituées de végétaux. Ainsi, l’emploi du chaume en toiture n’était pas uniquement destiné à l’architecture paysanne, mais concernait également de nombreux manoirs. On retrouve d’ailleurs la trace de ces toitures de végétation sur plusieurs corps de bâtis par la présence de rampants découverts au niveau des pignons, qui débordaient pour maintenir le chaume.
Depuis la fin du XIXe siècle, les toitures de végétation ont progressivement disparu au profit de l’ardoise.
Il s’agit d’une couverture noble que l’on retrouve dans tout le département, dont les gisements ne sont aujourd’hui plus exploités. Elle requiert un savoir-faire particulier et implique des pentes de toitures minimales de 40°. Il s’agit d’un matériau présentant de nombreuses variétés de couleur. Dans le Morbihan, elles sont noires, bleu foncé, parfois gris-vert.
Les plus anciennes sont utilisées comme des lauzes, éléments épais et irréguliers, taillés et cloués sur le chantier. Elles sont positionnées par taille décroissante, les plus grandes étant scellées en bordure d’égout. Ces toitures présentent un aspect irrégulier renvoyant la lumière de façon inégale.

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Centre ancien de Malestroit. Exemple de pureaux décroissants
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Cléguérec. Exemple de toiture
A gauche une toiture d’ardoises anciennes, à droite la couverture est plus récente.
Les ardoises naturelles prennent des couleurs foncées dans le paysage.
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Le Bono. Exemple de toiture à pureaux décroissants.

La toiture est un élément ayant une même présence en hauteur que le corps principal du bâti. On remarque parfois la présence d’un coyot permettant de projeter les eaux de pluies le plus loin possible de la façade et qui servait à protéger les pieds de murs.

- Le bois
Le bois fut depuis les premières bâtisses, le matériau de construction principal, tant dans l’architecture rurale qu’urbaine.
Les risques d’incendies ont entraîné la disparition progressive du chaume en toiture et des structures en bois, au profit de la pierre, de l’ardoise pour les couvertures et de schistes, moellons et granite pour les murs. Il reste cependant quelques exemples de bâtisses à pans de bois dans les centres anciens de Vannes, Port de Saint-Goustan, Rochefort-en-Terre...
Bien que la terre fut longtemps employée comme mortier dans les murs des bâtisses, on note peu de bâtiments construits exclusivement en terre par les méthodes de la bauge ou du pisé, hormis quelques uns au nord-est du département, aux frontières de l’Ille-et-Vilaine.

- Le granite
Le granite est le matériau noble dans l’architecture bretonne. Dans le Morbihan comme dans le reste de la Bretagne, on le retrouve dans les habitations traditionnelles. Il apparaît tantôt taillé en pierre d’angle, en linteau, ou utilisé sur la totalité des murs pour les habitations traditionnelles les plus aisées. Il est largement employé, tant dans les constructions de logements, que dans les édifices et monuments religieux.
À l’emploi du granite vient se rajouter l’utilisation d’autres types de pierre. On repère ainsi, au nord-est, vers l’Ille-et-Vilaine l’utilisation du schiste violet aux teintes rouges sur les façades et les linteaux, ou encore du grès en moellons.

Le modèle de la maison néo-bretonne
Les paysages du Morbihan sont tous marqués par la présence des pavillons individuels construits après 1950. On les trouve dans toutes les unités de paysage et dans toutes sortes de situation, urbaines ou rurales, côtières ou intérieures, et ils obéissent à un modèle standard facilement reconnaissable. Ce phénomène a contribué à gommer les contrastes entre les territoires et leurs ambiances et est une des principales causes de la banalisation des paysages. En effet, le modèle en question ne s’avère pas aussi traditionnel qu’annoncé ou revendiqué par ses promoteurs.
Il semble enfin que ce modèle si dominant soit nettement identifié comme « souhaité » par les populations, au détriment d’autres formes architecturales ou urbaines qui pourraient répondre également à leurs besoins, avec des effets moins gênants pour les paysages.

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Maisons bretonnes
Le modèle standard règne dans tous les types de paysage : en ville, en campagne, sur les côtes…

Analyse du modèle

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Modele "Aubépine" : exemple d’une maison-produit « de catalogue »
Le plan est rectangulaire, les façades enduites de blanc ou de tons clairs, les pignons souvent sans fenêtres. La pierre de granit apparaît parfois en parement total sur les façades ou parfois simplement en encadrement de baies et d’angles. Les toitures sont à deux pans à 45°, en ardoise.

L’emploi de matériaux « locaux » dans la production en série de la maison dite bretonne reste toutefois de l’ordre du fantasme. Les carrières d’ardoises bretonnes n’alimentent plus depuis longtemps les chantiers et l’ardoise provient d’Espagne, et le granite vient souvent de Chine, la pierre de taille des carrières bretonnes n’étant plus compétitive.

La couleur blanche
L’emploi de la couleur blanche, des teintes claires pour les façades surmontées d’un toit noir dans les constructions n’est pas une réalité historique et patrimoniale. Il s’agit d’une interprétation, un code facile à identifier, à mettre en œuvre, et à réglementer. Les façades de l’habitat traditionnel déclinent au contraire des teintes sombres, notamment celles de la pierre, qui se fondent avec celles du paysage morbihannais.
L’effet du blanc est très important dans les paysages. Le blanc est très voyant, se détache particulièrement bien sur les fonds de végétation, ce qui accentue les effets d’accumulation et de répétition et renforce la présence visuelle des pavillons modernes.

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Pavillon isolé à Belle-Île
Le blanc renforce ici l’effet de « mitage » du pavillon isolé dans un paysage naturel.

Implantations
Les modalités d’implantation n’ont rien de traditionnel. La situation du pavillon au centre de sa parcelle, sans mitoyenneté, n’a rien de spécifiquement breton. Traditionnellement, les maisons apparaissent souvent en bandes (longères), orientées au sud, desservies par une cour commune, et ont une façade donnant directement sur l’espace public. Le modèle du lotissement n’est en rien patrimonial et le manque de continuité avec les centres anciens apparaît nettement, comme un manque de structure.

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Exemples d’implantations en lisière d’un nouveau quartier de pavillons
Les logements reprennent les dernières évolutions sensibles du modèle « néo-breton ».

Un modèle unique pour le toit
La forme de toiture à deux pans en ardoise de 45° reste le modèle prédominant sur le territoire du Morbihan. Cette forme très souvent imposée a considérablement réduit les perspectives de recherche de qualités architecturales et de personnalité propre. Les hauteurs de faîtage dues aux combles sont en outre supérieures à celles des toitures terrasses, symbole de l’architecture moderne, longtemps bannies des règlements.

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Belle-Île
La présence d’un toit n’est pas une garantie d’inscription dans le paysage. Ici, un bastion (bâtisse militaire) sans toit trouve sans difficultés sa place dans le paysage, et l’absence de toit lui permet de moins encombrer l’horizon.
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Exemple de toiture terrasse d’une maison individuelle à proximité du littoral.
Cette maison vient s’inscrire dans un paysage dunaire. L’horizontalité de la toiture tend à atténuer la présence du bâti.

 La relation complexe entre les évolutions urbaines récentes et les paysages

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’urbanisation du Morbihan a connu un développement sans précédent et a consommé plus d’espace qu’au cours des deux derniers millénaires… Cette évolution, extrêmement rapide, s’est déroulée en parallèle de la révolution agricole et a eu des conséquences irrémédiables sur les paysages morbihannais.
Entre 1985 et 2005, la population du département a augmenté de 20 %. Les surfaces urbanisées ont, quant à elles, progressé de 70 % pendant la même période.
Les nouveaux secteurs de logements ou d’activités sont facilement identifiables par rapport aux formes bâties anciennes. Ils se sont affranchis des logiques de constitutions historiques des centres-bourgs au profit d’un raisonnement fonctionnel répondant à un mode de vie dominé par l’usage de la voiture. Ce phénomène massif touche aussi bien les côtes que l’intérieur du département.

Reconstruction et paysages des grandes villes du Morbihan
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les villes-ports de Bretagne ont payé un lourd tribut en termes de destruction. Lorient fut sans conteste la ville la plus touchée du Morbihan. Détruite à plus de 80 % au lendemain de la guerre, elle doit être totalement reconstruite.
Aujourd’hui, la perception lointaine des paysages urbains de Lorient permet de retrouver les traces de cette reconstruction qui se ressent aussi en parcourant les larges rues de son centre tramé. Le remaniement des gabarits de voies, de la trame parcellaire, la création d’îlots donnent des vues élargies et de larges perspectives urbaines caractéristiques. On sent bien que le cœur de la ville de Lorient reconstruit n’est pas de même nature que celui plus organique de ville d’origine.

L’habitat collectif des grands ensembles
Les opérations de grands ensembles de logements sociaux reprennent le modèle de l’habitat collectif des centres-villes (« l’immeuble »), mais dans des dispositions très différentes vis-à-vis de l’espace public. Les immeubles se détachent dans un vaste espace ouvert où se côtoient les voies, de grandes surfaces de stationnement et des espaces verts collectifs. On n’y retrouve plus la notion de rue et ces quartiers apparaissent très différents des centres-villes, dans leurs ambiances. Mal reliés à ces derniers, ils marquent dans le paysage les différences sociales et les « cloisonnements » de la ville.
La hauteur parfois importante des immeubles de logement peut avoir un rôle marquant dans le paysage, notamment dans les perceptions lointaines de Lorient.
Ces quartiers font l’objet d’importantes opérations de renouvellement urbain destinées notamment à corriger les défauts du paysage urbain. A Lorient, la transformation d’un immeuble de logements proche du port par l’architecte Roland Castro est devenue un exemple de mutation positive du paysage bâti.

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La ville vue de loin
Lorient, vue de loin, se présente par la verticalité de ses ensembles d’habitations collectives. Les bâtiments apparaissent ici comme des motifs de paysage composant l’horizon.
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Ambiance des grands ensembles
Ces types de bâtiments et d’espace public sont représentatifs de la période de reconstruction d’après-guerre et contribuent à la banalisation de l’espace en répétant les mêmes formes fonctionnelles dans tout le pays. Ces types de tissus sont aujourd’hui très liés à la ségrégation sociale. Leur rejet entraîne avec lui une défiance globale vis-à-vis des formes de logement collectif.
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Petit ensemble d’habitat collectif neuf en frange urbaine
Son positionnement de bordure permet de dessiner une limite clairement établie entre l’espace « urbain » et l’espace naturel avoisinant. D’autre part les logements bénéficient tous d’une vue de qualité sur ces espaces.

Au-delà de l’architecture, ces quartiers nécessitent d’importants aménagements de l’espace publics. Il s’agit principalement de mieux assurer la continuité de l’espace avec le reste de la ville, et de clarifier la distinction entre espace public et espace privé.

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Lorient, grands ensembles
Grands ensembles réhabilités par Roland Castro, donnant sur le port de plaisance du centre ville de Lorient.

L’accentuation récente de la dispersion
La forme des villes a beaucoup changé après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, avec une forte incidence sur les paysages. La généralisation de la voiture et de la maison individuelle ont notamment influencé les modes de développement. La croissance des villes s’est faite, non plus par densification ou en hauteur, mais par étalements successives. Ceci a affaibli les centres-bourgs, en diluant les services, les commerces et les équipements sur des espaces périphériques. Le paysage urbain a ainsi perdu une part de sa lisibilité et des effets positifs de la mixité des fonctions sur l’animation de l’espace et les déplacements.
La ville contemporaine apparaît ainsi par morceaux, faite de zones aux fonctionnalités déterminées (habitat, commerces, activités) qui se succèdent en consommant les terres autour des villes, et que l’on doit rejoindre en voiture. Il en résulte les fameux effets d’entrées de ville dégradées ou mal structurées, ainsi que les difficultés à identifier des paysages urbains cohérents. La banalisation assez générale des formes urbaines modernes tend également à unifier les ambiances et gommer les identités des sites naturels « choisis » pour les premières implantations des localités.

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Plumelin
Centre-bourg ancien se limitant à une rue. Les maisons sont implantées en limite de voirie suivant une orientation Nord / Sud. L’extension urbaine récente n’a pas respecté les mêmes logiques, avec une voirie secondaire très large, contradictoire avec le lieu, des bâtiments s’implantant au milieu de leur parcelle. (Photo : Pays de Pontivy).

La dispersion traditionnelle du bâti s’est poursuivie au cours des soixante dernières années sous la forme de pavillons de logements individuels. Mais ce mouvement s’est réalisé sans reprendre les logiques d’implantation et de morphologie du bâti existant. Cette nouvelle forme de dispersion a contribué à déstructurer les paysages agricoles en y imposant des objets périurbains qui provoquent un fort sentiment de mitage. Ces nombreux bâtiments, éléments « impromptus » dans les paysages, perturbent leur lisibilité et leur cohérence, en appartenant à une autre catégorie de motifs, celle des périphéries urbaines.
En règle générale, la maison située au milieu de sa parcelle (souvent de 1000 à 2000 m2) est implantée sans relation avec l’espace public. Les relation au paysage ne sont jamais vraiment étudiées. Nombreux sont les cas d’"insertion paysagère" à base de clôtures de conifères.

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Tréhorenteuc
Au loin et sur la droite, des maisons ponctuent le paysage. On peut cependant regretter leur couleur blanche tranchant franchement avec les teintes du panorama.
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La Croix-Hélléan
Maison isolée. L’enduit clair est particulièrement visible de loin et rend impossible une intégration du bâtiment à son environnement.

L’étalement urbain : un phénomène massif et généralisé sous différentes formes
Les conséquences de l’étalement urbain sur les paysages du Morbihan sont nombreuses. D’une part, il consomme beaucoup d’espaces agricoles et naturels tout en les fractionnant. Ce fractionnement perturbe la lisibilité et la cohérence des enchaînements de paysages, pénalise parfois l’activité agricole, et porte atteinte à la biodiversité. D’autre part, les espaces créés sans prendre en compte le contexte territorial, produisent des ambiances souvent sans qualité pour l’image et le fonctionnement des unités urbaines. Par exemple, les entrées de bourg sont des lieux mal identifiés et les chemins agricoles péri-urbains ne sont pas mis en réseaux...

Trois grandes formes d’étalement urbain dominent les évolutions récentes :

- le développement linéaire
Les pavillons ou les zones commerciales s’étendent le long des axes routiers. Ce type d’urbanisation, très fréquent dans le Morbihan, notamment en extension des hameaux et aux entrées de bourgs, provoque des difficultés de lecture du paysage en étirant à l’extrême la sensation de territoire urbanisé.
De plus, il génère des problématiques d’accès (une fois le linaire de voirie construit, quels accès aux terres situées à l’arrière ?) et d’identification des territoires (depuis la voie, la perception est-elle celle d’un espace urbain ou agricole ?).

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Vue sur la mer ?
La volonté d’avoir chacun une vue sur la mer, crée un cordon le long du littoral qui empêche les vues et les accès depuis l’espace public.
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Mané Branho’c hameau de la commune de Merlevenez, photo aérienne et emprise du bâti
Exemple d’étalement urbain linéaire le long d’une voie

- le développement en « toile d’araignée »
Appelé aussi développement « saut-de-mouton », il s’agit d’un développement tentaculaire diffus. Très répandu dans le département, il marque fortement les paysages.
Il s’effectue au delà des périmètres des centres-bourgs mais, par extension, provoque l’urbanisation de la « coupure verte » qui les sépare. Les éléments bâtis se disséminent de façon sporadique, au gré des opportunités foncières et des programmes individuels, sans organisation globale. Les interstices entre les éléments bâtis sont ensuite plus ou moins remplis par de nouvelles constructions, parfois laissés béants. Les entrées de villes deviennent des lieux peu identifiables et très étirés. Le paysage étant fragmenté, sa lecture en devient souvent difficile.

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Erdeven, photo aérienne et emprises du bâti
Exemple d’un étalement urbain en "toile d’araignée". Urbanisation tentaculaire le long des voies d’accès à la commune.

- le développement par zonage ou aplat
Cette urbanisation résulte d’un zonage affectant chaque partie du territoire à un usage quasi-unique. Il s’agit le plus souvent de vastes étendues de lotissements d’habitations ou de zones d’activités. Ces opérations, de grande ampleur, fonctionnent de façon autonome, souvent sans prendre en compte les contextes urbains et paysagers dans lesquels ils s’inscrivent.

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Cléguérec. Evolution du bâti depuis 1945
La surface de la commune a presque triplé au cours des 60 dernières années. L’étalement urbain s’est majoritairement effectué sur la ligne de crête puis sur le flanc de colline. Ces nouvelles habitations, visibles de loin, ont un fort impact visuel sur le paysage environnant.
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Guidel, étalement urbain.
Tâche urbaine au début du XXe siècle (zone en rouge) et, son évolution depuis 1945.
Le centre ancien est très limité par rapport aux zones de pavillons construites depuis la guerre. Le manque de continuité du bâti ne permet pas de lire la trame des voies qui ne sont pas hiérarchisées entre elles et se terminent presque toutes en impasse. Les équipements publics sont reportées vers l’extérieur de la commune (salle des fêtes...) rendant l’usage de la voiture indispensable malgré des distances assez réduites.

Ce développement en « zones » répond à des logiques fonctionnelles non contextualisées : les largeurs des rues sont standardisées et non hiérarchisées, les parcelles répondent à un découpage sans relation avec le parcellaire historique et les maisons sont le plus souvent des modèles standardisés ne s’inscrivant pas dans le contexte local. Ce mode d’urbanisation consomme beaucoup d’espace sans le qualifier.
Il aboutit dans certains cas à la négation d’éléments de paysages fondateurs.

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Plumelin. Centre bourg historique et lotissements périphériques
Disproportion entre la taille du centre bourg historique et le développement urbain récent sous la forme de lotissements.
(Photo : Pays de Pontivy).
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Dans le Morbihan ou ailleurs...
Confrontation brutale entre une zone agricole et un lotissement.
Les questions de l’articulation paysagère entre les deux zones et de l’entrée de ville sont primordiales pour une cohérence entre le bâti et le paysage qui le supporte.


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Pontivy
La zone industrielle ignore la rivière. Les parcelles tournent lui tournent le dos et leurs fonds servent de dépôt pour les industriels. L’accès à l’eau est fortement compromis, il n’existe qu’un seul cheminement piéton sur l’une des rives et la rivière se trouve isolée de l’urbanisation future potentielle.
(Photo : Pays de Pontivy)
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Dans le Morbihan ou ailleurs...
Dans le Morbihan ou ailleurs...
Démultiplication des espaces de voiries dans un lotissement. (Photo : Pays de Pontivy)

Les causes de l’essor du pavillon individuel
Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, et après l’épisode malheureux des ZUP et de leurs grands ensembles, le pavillon individuel devient progressivement un bien de consommation.
De nombreux Morbihannais accèdent à la propriété. Le pavillon individuel « moderne » représente pour certains l’accès au confort, comparé aux logements anciens, et une certaine réussite sociale. Dans le même temps, les grands ensembles occasionnent un rejet de l’habitat collectif et la voiture permet d’envisager d’habiter à distance de son travail.
La pression urbaine due au tourisme et à l’urbanisation de la société déclenche une très forte demande de logements de la zone côtière et une hausse des coûts. Tandis que vers l’intérieur, les bourgs voient dans le lotissement une façon de contrer le dépeuplement.
La conception de logements individuels est moins souvent confiée aux architectes concepteurs, laissant la place à des filières de production qui reconduisent un modèle standard. Ainsi, on désigne aujourd’hui par opposition à la maison de constructeur, la « maison d’architecte ». Les règlements d’occupation des sols avec notamment l’instauration du permis de construire vont également favoriser la standardisation du pavillon « néo-breton ».

Le phénomène pavillonnaire : une urbanisation diffuse
Depuis soixante ans, les extensions urbaines ont principalement été le fait de zones pavillonnaires en urbanisation diffuse, soit en lotissements, soit le long des routes existantes. Il s’y ajoute la construction de pavillons en dehors des agglomérations, dans les secteurs de campagne : le mitage pavillonnaire.
Selon le modèle courant, la maison occupe le centre de la parcelle aux vastes dimensions, sans mitoyenneté entre bâtiments, ni façade sur rue. Le jardin est morcelé et on peut noter de nombreux vis à vis entre les maisons. Les maisons semblent être choisies sur catalogues. Leur conception et leur implantation se résume souvent aux limites de la parcelle, et s’abstiennent de toute réflexion fine sur la meilleur insertion possible dans un contexte environnant plus large. Par exemple, les bâtiments n’ayant pas intégré la topographie en travaillant sur plusieurs niveaux « subissent » assez brutalement la topographie du lieu. Ces développements urbains brutaux peuvent porter atteinte au caractère particulier des sites.

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Exemples d’implantations courantes
Les voiries, très larges par rapport à l’usage qui en est fait ainsi que l’implantation des maisons en retrait de la voirie donnent le sentiment que le vide prédomine par rapport aux espaces construits.

Les principaux effets sur le paysage sont désormais bien identifiés : ces formes urbaines consomment de très grands espaces agro-naturels, et elles organisent des coupures dans les continuités environnementales et paysagères, voire agricoles.
Ces dispositions et les formes des pavillons n’ont rien de local, on les retrouve dans toute la France, et elles tendent à banaliser les paysages par leur répétition et leur manque de personnalité.
En périphérie des grandes villes et dans les bourgs et villages ruraux, il existe cependant des alternatives aux lotissements. Face à cette forme urbaine consommatrice d’espace, viennent se développer des solutions d’habitat intermédiaire sous toutes ses formes (maisons accolées, superposées, villas urbaines...) et de petits et moyens immeubles collectifs.

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Lotissement morbihannais
On remarque à l’occasion la très forte présence visuelle des pignons blancs dans le paysage


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Photomontage : lotissement pavillonnaire
Ce lotissement a été photographié dans le Morbihan. Cependant, si l’on « maquille » la couleur des toits et des façades, il pourrait aussi bien se trouver en périphérie de Toulouse ou de Montpellier…
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Silfiac
Le nouveau quartier conserve les chemins vicinaux arborés existants créant ainsi du lien par l’usage de la promenade entre les différentes parties du bourg et l’espace bocager environnant.

Les zones d’activités et les zones commerciales
L’implantation des zones d’activités industrielles et commerciales sur le territoire morbihannais est fortement liée au réseau des routes. La logique de « zones » crée ainsi des endroits isolés de leur voisinage, sans lien lisible avec les centres, avec des effets de discontinuité de l’espace public, de dilatation des échelles (les « grandes surfaces »), de morcellement, et un manque de cohérence du paysage urbain.
Les bâtiments, souvent standardisés, font rarement l’objet d’une recherche architecturale particulière et se positionnent sur de grandes parcelles sans qualité. L’espace public est souvent réduit à la seule voirie et aux parkings, et l’ambiance est fortement définie par les clôtures rarement soignées.
Des efforts sont consentis pour requalifier ces espaces trop peu soignés - avec notamment le programme « Qualiparc » de la région Bretagne - et l’architecture des zones commerciales y est moins standard.

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Plumelin, zone d’activités de Keranna
Implantation de bâtiments industriels sur de grandes parcelles à proximité d’une voie de communication rapide.
L’implantation a été motivée par la présence du réseau routier proche, facilitant l’accès et procurant une visibilité notable depuis celui-ci. Les parcelles sont nettement surdimensionnées engendrant une forte consommation de l’espace, amorcée par les vastes dimensions des échangeurs routiers. (Photo : Pays de Pontivy).
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Effet « vitrine » en bordure de voie
Certains effets vitrine ne donnent pas toujours la meilleure image, ni de l’entreprise ni du paysage dans lequel s’inscrit la zone d’activité.
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Monts de Caro - Implantation de bâtiments en limite d’espace agricole
La taille des parcelles, proportionnée par rapport à la taille des bâtiments, évite la sensation d’une dispersion de ceux-ci dans le paysage. L’implantation des différentes "boîtes" commerciales et industrielles crée donc un front bâti franc donnant sur l’espace agricole. Les couleurs utilisées en bardage sont pour certaines assez criardes et ne facilitent pas l’inscription paysagère… de même, manque une articulation végétale.
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Bocage de l’Aff
Bâtiment-boîte posé à l’écart du centre, sans souci de composition avec le paysage environnant.
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"Effet de vitrine"
Effet de vitrine valorisant pour l’entreprise par la création d’un boulevard urbain, qualifié par des plantations d’alignement.
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Exemples de zones d’activités
Les haies bocagères existantes ont été partiellement conservées et servent de limites aux parcelles. Elles permettent de structurer l’espace de la zone d’activité en l’inscrivant dans le réseau bocager environnant.
Zone d'activité du Val Coric {JPEG}

L’Armor, les revers de l’attractivité littorale : pressions foncières et touristiques

La côte du Morbihan est occupée par l’homme depuis plus de 9 000 ans, ce dont témoigne l’importance des traces de l’époque néolithique (menhirs, cromlechs, dolmens, tumulus, de la Ria d’Étel au Golfe…).
Après les développements des époques historiques (notamment les ports de Lorient et de Vannes), l’urbanisation de la côte s’est très fortement intensifiée ces 50 dernières années avec l’essor du tourisme et de la résidence secondaire. Au point que l’Armor morbihannais est devenu, dans le découpage des paysages proposé par le laboratoire COSTEL en octobre 2010, un «  ensemble à paysage urbanisé marquant », un des deux seuls en Bretagne avec la Cornouaille littorale.
En dehors des deux grandes agglomérations de Lorient et de Vannes, l’urbanisation côtière, sous la pression foncière et l’afflux touristique saisonnier, revêt plusieurs formes : des stations balnéaires avec, à proximité, des campings et des aires de stationnement ; d’anciens bourgs de pêcheurs devenus des zones de résidences secondaires inhabitées l’hiver, sur-fréquentées en été.

Les villes-ports sous la pression de l’urbanisation et du tourisme [1]
Le développement des villes-ports s’est fait sous l’impulsion des échanges commerciaux, de l’essor militaire et de la concentration des activités et services. Ainsi, les ports de Vannes et de Lorient ont pris aujourd’hui une dimension d’aire urbaine. En périphérie, les communes voisines ont vu leur développement urbain exploser. Pour certaines, ces villes satellitaires sont devenues des dortoirs pavillonnaires. Cette organisation génère des déplacements pendulaires intenses, le développement étant nettement influencé par les axes routiers, notamment la RN 165.

Sur la côte, on retrouve plusieurs petits ports liés à l’activité de la pêche et à la plaisance (Larmor-Plage, Lomener, Kerroc’h, Port-aux-Moines, les ports des îles, comme Sauzon, Le Palais).
Ces dernières décennies, d’autres petits ports historiques ont vu leurs flottilles gonfler avec l’engouement pour les sports nautiques et la pratique de la plaisance. Le port de la Trinité, par exemple, a développé une activité tournée vers la voile de compétition, grâce aux qualités naturelles de son site. Des ports de plaisance très abrités comme celui de la Roche-Bernard, ou le port du Crouesty (commune d’Arzon) à l’entrée du golfe du Morbihan sont devenus de grands ports de plaisance.

Les caractéristiques naturelles de l’Armor morbihannais lui confèrent une forte attractivité. Le climat est ensoleillé, de nombreux plans d’eau sont abrités. Les découpes complexes de la côte développent un impressionnant linéaire de rivages et la présence d’une mer intérieure (le golfe du Morbihan) ainsi que de nombreuses rias offre une grande capacité de mouillages.
La forte demande de mouillages tend parfois à recouvrir les plans d’eau de « parkings à bateaux », gênant la lecture paysagère en période estivale. Une meilleure gestion des emplacements, occupés par de nombreuses « ventouses » (bateaux qui ne sortent pas en mer), et le développement des ports à sec, pourrait permettre de mieux encadrer le phénomène.

La spécificité de la bordure du golfe du Morbihan [2]
L’urbanisation en bordure du golfe offre une relation au paysage tout à fait particulière. Par sa forme et son organisation, le golfe génère des pratiques de plaisance intenses et diverses, et des tensions d’usages. Il porte en lui la valeur d’un espace public à part entière.
Dans cette partie de l’Armor, les bourgs qui disposent d’une interface à la fois maritime et urbaine adoptent une composition spécifique :
- le linéaire de quais est le centre névralgique du bourg. Il est l’espace public principal, avec ses cheminements piétons, ses espaces de promenades en continuité des chemins côtiers, et son activité portuaire tournée vers la plaisance, la pêche, et les exploitations ostréicoles ;
- un premier front urbain, constitué de maisons de pêcheurs, de maisons bourgeoises vient en alignement le long des quais ostréicoles ; derrière ce premier front, un réseau de venelles piétonnes menant principalement à la place de l’église ou de la mairie s’insère dans le tissu ancien.
Au lieu d’avoir une composition traditionnelle concentrique autour de la place de l’église ou de la mairie, ces communes s’ouvrent pleinement sur le golfe.

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Croquis du centre-bourg de Locmariaquer
Cette commune située à l’entrée de la rivière d’Auray, est une base d’ostréiculture. Le front de mer donne sur un espace de mouillage et un alignement de maisons hautes structure l’espace public des quais. Sur l’arrière, le tissu urbain reprend le parcellaire ancien, serré et organique. On constate la présence de « vides urbains », créés par des étendues de parking.

Marinas, ports de plaisance et stations balnéaires
La pratique de la plaisance s’accompagne très souvent d’une urbanisation balnéaire des sites ayant un fort pouvoir d’attraction touristique, tels que la presqu’île de Quiberon, le port du Crouesty.
Les marinas se localisent sur la côte, en contact direct avec la mer. Ces ports de plaisance, de dimensions importantes, ont été gagnés sur les espaces naturels. On retrouve plusieurs ports de pêche et de plaisance logés à l’abri des rias, tels que la Trinité-sur-Mer, le port d’Étel, le port de Kernével à Lorient, celui de la Roche-Bernard.

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Croquis de Port-Maria à Quiberon
La presqu’ile de Quiberon possède deux ports, Port-Haliguen, le port de plaisance, et Port-Maria, le port de pêche.
La particularité du centre-ville est de s’organiser autour de son port de pêche avec son embarcadère, sa grande plage de sable fin, ses quais avec ses boutiques, son parc public en place de Varquez.

L’addition de la concentration urbaine et touristique sur les sites les plus sensibles du département peuvent réduire les qualités paysagères et, par conséquent, l’attractivité touristique.
Par ailleurs, les sites de la côte sont légitimement les plus « protégés » du département, au titre des richesses naturelles, patrimoniales, ainsi que par la loi Littoral qui consacre la valeur collective des paysages côtiers et la préservation des continuités paysagères non bâties.

Devant ces dynamiques contradictoires, il est indispensable de mettre en place des outils de planification et de concertation adaptés pour l’ensemble de l’Armor morbihannais.
Le golfe du Morbihan est ainsi engagé dans la démarche de parc naturel régional qui permet une approche synthétique originale du développement territorial et un mode inventif de concertation, qui pourront éclairer les autres parties du territoire.

 L’espace non bâti, composante majeure des paysages urbains


L’espace public, au centre des paysages urbains
La continuité de l’espace public est un lien essentiel entre les lieux et les habitants, il symbolise la communauté. Il se retrouve au centre de la problématique des paysages urbains.
Le réseau des rues et des places, des parcs et des jardins constitue une organisation du territoire urbain essentielle dans les ambiances ressenties. Les lieux où l’on circule sont autant de points de vue qui permettent la perception des espaces urbains, et où se présentent traditionnellement les façades.
C’est aussi par l’espace public que la « charpente naturelle » des villes et des bourgs trouve une valorisation : berges des rivières, belvédères, lisières des bois… ; par lui également que peuvent s’organiser des continuités de la ville vers la nature, dans les prolongements vers le réseau des chemins de campagne, de forêts ou de berges.
Enfin, c’est dans l’espace public que les formes urbaines se traduisent en ambiances. Ainsi par exemple, les différences entre le Pontivy « médiéval » et « Napoléonville » sont profondément liées aux organisations du bâti, aux densités, et se traduisent par les paysages des rues et des places.

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Pontivy
Le centre ville (ici Napoléonville) s’organise à partir de l’élément de nature fondateur, le Blavet. L’espace public est en relation directe avec celui-ci, donnant pour partie l’identité et la richesse d’usage du lieu.
(Photo : Pays de Pontivy).
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Mail planté sur les quais des Indes à Lorient.

Les structures paysagères des pôles urbains
Le territoire des pôles urbains est constitué, aux côtés des composantes bâties, d’éléments non construits. La notion de paysage est globale et invite à considérer ces éléments dans l’approche urbaine, à identifier ces « vides » tout autant que les routes et les bâtiments.

La charpente naturelle
La géographie du territoire, et notamment les reliefs et les cours d’eau, constitue le socle naturel des localités. Le réseau des cours d’eau offre, notamment en Bretagne, un intéressant potentiel d’espaces de nature. Les reliefs jouent ainsi un rôle déterminant dans l’espace urbain. Les lignes de crête, les rebords, les terrasses… contribuent à la perception sensible des territoires : limites naturelles, sentiment d’horizon, points de vue, hauts lieux…

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Le canal de l’Oust à Malestroit
La canal à Malestroit apporte aux espaces urbains une indéniable qualité, renforcée par l’accessibilité des chemins de halage.
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Chemin de halage sur la commune de Malestroit.
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Chemin de halage sur la commune de Saint Congard.

Boisements et cultures
Les boisements font partie des éléments de nature à identifier, notamment les grands massifs. Ils offrent des buts de promenade, les lisières organisent des effets de limites. Le bocage représente également un atout considérable, que ce soit par la présence des arbres, par le réseau des chemins offrant des accès aux ambiances de campagne. Formé de lignes boisées, le bocage est également un outil très efficace de structuration du territoire, permettant d’organiser des limites, des articulations, et une forte qualification de l’espace public.
Les espaces cultivés (ou en herbe) sont également d’une extrême importance, y compris dans une approche urbaine du territoire. Ce sont eux qui composent le cadre paysager vivant des agglomérations qu’ils nourrissent, et, dans un territoire équilibré, l’urbain et le rural forment un tout cohérent et structuré. Ceci est d’autant plus sensible quand les paysages cultivés sont accessibles, lors de promenades articulées aux espaces publics urbains.
A l’approche des villes et des bourgs, les espaces délaissés, les friches donnent ainsi une sensation d’abandon, d’autant que ces espaces sont en général peu accessibles.

Les limites
Une des qualités du paysage consiste dans la lisibilité de son organisation, en particulier la répartition entre les territoires, urbanisés ou naturels et ruraux. Il est ainsi possible de comprendre le territoire et son organisation, de s’y repérer, et d’en apprécier les contrastes d’ambiances, surtout lorsque la limite urbaine peut faire l’objet de promenades.
Dans les cas les plus magnifiques, cette « frontière » est également un lieu public majeur, comme pour les rivages urbains : les ports, les plages des stations balnéaires… C’est plus rarement le cas lorsque la limite urbaine donne sur la campagne, cependant le potentiel y est également très intéressant.

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Le Bono et ses quais en bord de rivière.
Vue prise du vieux pont suspendu du Bono. L’épaisseur des quais et du port de plaisance du Bono constitue un espace public de qualité en cœur de ville et en interface directe avec les éléments naturels du paysage de la rivière du Bono.
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Vue panoramique sur le port de plaisance du Bono.

Notes

[2Voir aussi la présentation de l’unité de paysage Le golfe du Morbihan


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