Une péninsule attractive pour sa double orientation vers le golfe et l’océan
Cette unité appartient à l’ensemble de paysages de l’Armor morbihannais
La presqu’île est un des sites connus et reconnus de la côte morbihannaise. D’innombrables images sont produites et diffusées, paysages fédérés par les motifs de mer, d’océan, de côtes, de vacances. Le site est singulièrement attaché à sa double orientation, une seule terre bénéficiant de deux mers différentes. Les réelles qualités du paysage produites par cette richesse motivent à la fois une activité touristique florissante, mais aussi une forte pression immobilière.
La presqu’île fait par conséquent, comme dans d’autres secteurs côtiers, l’objet d’une double attention : valorisation économique, résidentielle et touristique, et protection d’un capital paysager associé à une identité locale fondée sur l’agriculture et la pêche.
La presqu’île est délimitée par ses rivages. Côté terres, à l’est, la rivière de Penerf, avec les étiers du Tour du Parc et la rivière de Sarzeau, limitent le site. Le long de la RD 780 qui longe le golfe, le seuil de la presqu’île est plus discuté, mais se situe aux environs de Saint-Armel, en position charnière.
Relief et hydrographie : deux rivages contrastés
La presqu’île de Rhuys forme le rivage sud du golfe du Morbihan qu’elle sépare de l’océan Atlantique. L’altitude moyenne y est plus faible que sur les autres rivages du golfe.
La côte, très découpée, se prolonge en petites mers et marais côtiers. Les côtes rocheuses peu élevées alternent avec les plages bordées de dunes et les marais. Ces nombreuses découpes, les deux côtes, multiplient les situations et les lieux, tous dominés, dans leurs ambiances, par la présence de la mer qui polarise à la fois l’attention au paysage et l’organisation des territoires. La présence d’un élément naturel aussi sensible imprègne les paysages, et l’émotion qu’ils procurent est validée par les innombrables représentations des côtes.
L’intensité de « nature » apportée par la mer est encore renforcée, sur la côte atlantique, par la force des éléments, le vent, la houle, les embruns, qui ajoutent un caractère « sublime » à la beauté de l’océan et de son horizon infini. Le rivage présente, de Banaster à Port Navalo, un faciès moins découpé, formé d’anses aux longues plages de sable (près de 4 km de plage à l’anse de Suscinio). L’action intense et érosive des vents et des embruns impose de fortes contraintes et se trouve à l’origine d’une végétation spécifique (pelouse rases sur cordon dunaire, arbres sculptés).
Au nord, de Port Navalo à Saint-Colombier, le rivage appartient au Golfe vers lequel il se tourne. Il présente une cote très découpée où se succèdent pointes rocheuses et baies de faible ampleur. Cette côte « intérieure » escarpée et à l’abri du vent est moins contraignante pour la végétation (naturelle ou non) qui se développe jusqu’au bord de l’eau, et tend à former un premier plan immédiat qui ferme le paysage.
Le sentiment de nature première est évidemment modulé selon les lieux et leur degré d’artificialisation. Les plages présentent un important appareillage de défenses de côtes ou de protection des dunes contre le piétinement, qui altèrent le sentiment de nature. De même, l’intense urbanisation touristique de la côte sud, tempère le sentiment de nature sublime et gomme un contraste premier entre une côte océane « dure » et un côté golfe plus doux.
A côté de la mer, les marais et les étangs composent également d’importants paysages naturels. Ils apparaîssent même parfois plus naturels que la côte, du moins quand l’urbanisation ne les a pas transformés.
Végétation : deux faciès distincts
Au nord de la presqu’île, les conifères (pins maritimes, cyprès de Lambert, pins de Monterey...), associés aux essences feuillues en bord de rivage, forment une ligne à peu près opaque, et constituent l’arrière plan des habitations. Sur un socle au relief très plat, ils sont bien souvent l’horizon de la côte vue du golfe et répondent aux boisements présents sur les îles alentours. En se dirigeant vers l’intérieur des terres, ils rencontrent le maillage bocager, composé de chênes, frênes, ormes, érables... qui a tendance aujourd’hui à évoluer, faute d’entretien et d’usage, vers une plus grande densité de boisement. Quelques poches ouvertes sont maintenues en bordure littorale, offrant des ouvertures visuelles et une profondeur de champ précieuse dans l’homogénéité des boisements de la côte.
Le littoral sud, beaucoup plus marqué par l’urbanisation et soumis à de plus fortes contraintes naturelles, est un paysage plus ouvert, avec, dans les secteurs épargnés par la construction, de nombreux marais accompagnant l’arrière des grandes anses de sable, des secteurs de landes côtières et quelques conifères sculptés et résistant à l’intensité des conditions climatiques. Dans ces secteurs, les pinèdes associées à des landes (le plus souvent des terres agricoles à l’abandon) procurent cette ambiance de paysage naturel.
L’agriculture est présente et marquée, notamment à l’est, par un important réseau de bocage. De nombreuses zones de friches, ainsi que de récentes plantations de conifères, donnent à penser que l’agriculture souffre, en particulier au bord de la côte, d’un mouvement de déprise, probablement en raison de la concurrence foncière et des difficultés d’exploitation d’un secteur côtier très habité.
Le bâti et les infrastructures : désorganisation et concentration sur les rivages
Patrimoine
Menhirs, dolmens, tumulus sont présents et participent de l’image de la presqu’île. Le cairn du Petit Mont à Arzon et la butte de César font partie des sites historiques très attractifs de la côte. Le patrimoine est singulièrement dominé par la figure médiévale du château de Suscinio, impressionnante silhouette trônant dans ses marais. L’ensemble du château et de son environnement composent un superbe paysage, inattendu, plus proche de la Sologne ou de l’Ecosse, dans ce contexte balnéaire dominé par les images de plage.
L’illustre église abbatiale de Saint Gildas s’inscrit par contraste dans un contexte beaucoup plus urbain.
On note également la présence de nombreux moulins à marée, comme Pen Castel.
Répartition du bâti
L’organisation bâtie traditionnelle de la presqu’île était constituée de bourgs et de hameaux, pour la plupart axés sur une économie agricole. A l’exception de Sarzeau, au centre de la presqu’île, les agglomérations ont pris position près des côtes.
La répartition du bâti est désormais caractérisée, en dehors des bourgs par de très longs développements de maisons individuelles récentes et de petits secteurs d’activité le long des routes, grandes et petites. Cette urbanisation étirée a englobé le chapelet de hameaux entre Saint-Gildas et Saint-Jacques.
A côté de la beauté des bourgs et des rivages, les routes de la presqu’île laissent un sentiment plus banal de mitage linéaire, avec peu de vues du paysage agricole. La RD 780 qui dessert la presqu’île en son centre garde toutefois d’importantes séquences d’interruption du bâti, mais les zones d’activités, les zones commerciales et les terrains en friche trouvent logiquement une motivation à s’y accoler.
Sur les rivages du golfe, les bourgs se sont implantés légèrement en retrait des anses, laissant la végétation prendre davantage de place sur le trait de côte. Le résultat est une façade maritime homogène, marquée par une importante végétation occultant les bourgs situés juste derrière, positionnés dans les paysages cultivés.
Les besoins du nautisme (mouillages) et l’ostréiculture semblent avoir moins marqué les rivages qui restent plus lisibles que dans le nord du golfe. Cependant, on observe de vastes continuités bâties le long des petites routes, pratiquement sans coupure d’urbanisation.
Sur les rivages de l’océan, le sud de la presqu’île est encore plus marqué par l’urbanisation, et de manière plus visible depuis la mer. Une grande continuité urbaine assez lâche occupe la côte sur une bande assez large, à l’exception des zones de marais non drainés qui forment des interruptions, tout spécialement celle des marais qui environnent le château de Suscinio.
A côté des logements pérennes, le tourisme suscite de nombreux établissement de vacances et de campings qui marquent bien sûr le paysage d’une empreinte « balnéaire », en particulier à proximité des plages océanes. Cependant, aucune des plages ne s’est transformée en front urbain balnéaire, et toutes ont conservé, plus ou moins intègre, une arrière plage naturelle dunaire.
Mais le paysage urbain est surtout marqué par l’ensemble de Port Crouesty. Creusé dans un marais légèrement en arrière de la côte, le port nécessite d’imposants perrés bétonnés à fort impact dans le paysage et une entrée sans grâce, mais permet d’abriter de nombreux bateaux. Une marina est construite autour du port, d’une densité assumée, procurant une ambiance presque urbaine même si on en ressent encore l’artificialité et le jeune âge. A l’est du port, un vaste développement comprend un immense bâtiment de thalassothérapie conçu comme un grand paquebot enfermé dans un petit marais, et des ensembles de logements assez disparates dans leur architecture.
A l’ouest du port, au contraire, le développement prend la forme d’un lotissement de la plus terne banalité. L’urbanisme ne permet qu’à quelques rares habitants de profiter de la position de bord de mer. Surtout, le caractère exceptionnel de la côte est déconsidéré par l’ambiance de banlieue ordinaire de la forme urbaine.
Une bande de terrain encore libre permet toutefois d’imaginer d’éventuels traitements permettant au paysage d’échapper à une telle banalisation.
Perception, valeurs et sensibilités
C’est un beau territoire côtier, où la nature est singulièrement présente, et sous des formes diverses. Mais l’ambiance se disperse et se banalise, dans un mouvement de « périurbanisation » aux formes urbaines ordinaires, qui influe fortement la perception depuis les routes.
Deux types de paysage semblent en compétition sur le territoire : celui de l’économie touristique et résidentielle, source de prospérité, mais dont le modèle économique transforme assez radicalement le paysage initial avec ses éléments bâtis et l’effacement de l’agriculture ;
celui du paysage naturel et agricole, encore lisible mais en creux, dans les intervalles. Le caractère agricole s’efface, avec lui les ouvertures lumineuses et les points de vue, au risque de voir se gâter le paysage qui a suscité l’essor touristique.
Il est encore temps probablement de redonner force aux paysages naturels et agricoles, mais le mouvement de mitage est sur le point d’écraser. Cela nécessite un fort encadrement, voire quelques opérations de rattrapage.
Enjeux de paysage
Le sol sableux qui se réchauffe facilement donne à la presqu’île une intéressante potentialité agronomique, notamment pour le maraîchage, et est à l’origine de l’économie agricole traditionnelle des bourgs, associée à la pêche. Mais avec la déprise agricole, l’augmentation du tourisme et l’essor des constructions neuves (essor de l’accession à la propriété au début des années 1970) sur l’ensemble de la presqu’île, l’intérieur des terres est délaissé ou considéré uniquement pour sa valeur foncière.
Le maillage bocager, autrefois dense, est aujourd’hui fortement menacé par la reconquête des boisements. La structure ancienne est encore assez bien conservée mais se retrouve malheureusement parsemée de nombreux hameaux de lotissements pavillonnaires aléatoirement dispersés qui ont trop peu de relation avec elle, car recroquevillés sur eux-mêmes.
Ainsi, le déclin agricole, l’essor de l’habitat pavillonnaire, des équipements touristiques, des friches et des boisements constituent donc les dynamiques auxquelles le paysage est soumis avec force.
La qualité des paysages est d’autant plus importante qu’elle conditionne l’offre touristique : les visiteurs et les résidents viennent chercher de beaux endroits, des promenades dans un environnement agréable et qui sait valoriser son caractère exceptionnel.
Pistes d’actions
Constituer des parcours paysagers en réseau
La mise en place d’une trame verte et bleue destinée à la qualité environnementale offre l’occasion de valoriser des espaces paysagers qui le sont aujourd’hui trop peu, en particulier la maille bocagère. Certaines mesures pourront favoriser à la fois les conditions de biodiversité et la perception de ces espaces par les populations, en particulier aux alentours des zones habitées : dégagement visuel par les prairies, gestion de la végétation de côte, instauration de chemins, d’observatoires des zones humides, etc.…
Le réseau des côtes, des espaces de marais peut se combiner à celui de la trame bocagère pour constituer un véritable maillage paysager du territoire révélant la richesse de ses composantes en les associant. Aux abords des agglomérations, ce réseau peut devenir un véritable atout pour les populations s’il est articulé aux espaces publics et permet d’accueillir des parcours de promenade ou encore des déplacements quotidiens en liaisons douces (accès aux écoles, aux services, aux zones de sports et de loisirs, aux plages, aux arrêts de bus…). Chaque ville ou village peut ainsi disposer d’un « canevas paysager » fondé sur la relation à la charpente naturelle et articulé aux usages familiers des déplacements. Ceci permet de traiter les entrées d’agglomération en valorisant le contexte paysager, et passe parfois par un encadrement de la publicité. Le réseau des liaisons douces est ainsi un outil paysager majeur qui permet aux visiteurs d’accéder aux espaces intéressants, de jouir des variétés d’ambiance.
Valoriser le patrimoine des ambiances naturelles
Les côtes, les marais, les étangs sont une richesse paysagère de premier ordre à protéger, gérer et valoriser. La qualité « naturelle » des côtes, très recherchée par le tourisme, appelle une vigilance, peut-être quelques actions de réaménagement, afin de limiter les effets de défense de côtes trop brutales, ou de constructions aujourd’hui incongrues. Cette vigilance doit aussi faire valoir la richesse des enchaînements naturels depuis la mer, vers les dunes, vers les marais ou le bocage. Il est en effet devenu trop rare d’appréhender, dans une même perception, les composantes naturelles de la côte et les motifs du bocage cultivé. Dans leur ensemble, ils composent les paysages réellement profonds de ce territoire.
Encourager le maintien de l’agriculture
L’identité paysagère de la presqu’île tient notamment au voisinage des ambiances de côtes et de bocage cultivé. La fermeture par le bâti, la friche ou le boisement fait en réalité disparaître des paysages dont l’authenticité est aussi faite d’agriculture. Le maintien de l’agriculture offre ainsi au paysage les dégagements visuels, la richesse d’ambiances variées à côté des espaces de nature et le sentiment d’un pays soigné, d’une bonne terre valorisée. Au delà des mesures de protection, des évolutions des modes de production permettraient d’enrichir le paysage de motifs plus variés, comme les vergers, qui accompagnent avec bonheur les agglomérations.
Valoriser et développer la maille bocagère
Le bocage fait partie d’une identité locale reconnue et constitue une sorte de typicité paysagère à favoriser, à la fois pour l’attachement des populations à leur terroir et pour de très bonnes raisons environnementales. Au sein d’une réflexion générale sur une trame naturelle et paysagère, le bocage peut trouver une place de choix, qu’il s’agisse du réseau existant à identifier et valoriser ou de compléments à lui apporter.
Les analyses environnementale et paysagère sont à croiser afin d’énoncer un projet synthétique et coordonné, unissant les objectifs.
Dans le domaine du paysage, la notion de réseau s’accompagne des programmes éventuels de parcours, quotidiens ou touristiques, qui peuvent prendre place parallèlement aux motifs de talus et de haies. De même, la forme des haies et leurs modalités d’entretien sont à mettre en accord avec les conditions de perception, notamment pour ce qui concerne les éventuels points de vue lointains à valoriser par les premiers plans de bocage.
L’ambiance végétale est également un facteur paysager important. Le grand nombre de variétés envisageables, de même que les modalités de gestion, appellent l’énoncé d’un projet adapté à chaque situation et qui, combiné aux éléments environnementaux du programme, peuvent fortement contribuer à valoriser les situations. Des contrastes d’ambiance, de champ visuel, de gestion, peuvent agréablement souligner les séquences de territoires et animer les promenades, tandis que les choix de variété peuvent contribuer à amplifier un caractère local spécifique.
Maîtriser, voire réduire la part des boisements et des friches
Trop nombreux, les boisements bouchent et unifient le paysage, donnent une impression d’abandon des terres. Les terres en friches pourraient laisser croire à une disponibilité des terres et justifier la poursuite de l’étalement du bâti. L’encouragement de l’agriculture peut susciter des campagnes de défrichement, destinées aussi à dégager des points de vue intéressants.
Maîtriser la qualité paysagère des parcours
Le territoire est perçu depuis les axes routiers qui constituent ainsi des points de vue importants. Une action paysagère efficace peut consister à organiser, sur un parcours, les composantes : points de vue dégagés à gérer, position et traitement paysager des implantations d’activités, traitement et gestion des dépendances vertes, aménagement des interfaces avec les éléments bâtis…
La signalétique, la publicité, les enseignes et pré-enseignes peuvent déprécier un paysage de campagne authentique et peuvent faire l’objet d’un encadrement.
Les mêmes actions de coordinations sont applicables aux parcours de loisirs, tout particulièrement les chemins côtiers, véritables produits touristiques vecteurs de prospérité économique.
En été, la circulation est infernale. Le développement de réseaux de chemins pour les vélos permet de limiter la circulation et les émissions de gaz à effet de serre et d’offrir des déplacements agréables, bons pour la santé.
Maîtriser la qualité paysagère des traits de côte perçus depuis les plans d’eau
Le territoire est perçu depuis la mer par les nombreux plaisanciers et usagers des promenades en bateau, en particulier dans le golfe. Une approche « linéaire » permettrait d’identifier notamment la répartition des séquences – construites, boisées, dunaires, cultivées... - et partant la qualité, lisibilité, richesse des paysages. De même, les occupations du rivage (notamment les pontons et mouillages) et les dispositifs de défense de côtes sont à étudier dans leur incidence sur la lisibilité de la côte naturelle.
Cette approche permet notamment de veiller à limiter l’effet de « frontalité » et d’occultation produit par le bâti et la végétation et de ménager des pénétrantes visuelles qui associent au trait de côte les composantes des terres voisines.
Mettre un terme à l’urbanisation le long des routes et adopter de nouvelles formes urbaines
Le mouvement a atteint la limite au-delà de laquelle le paysage serait étouffé. Pour maintenir l’intérêt du paysage, y compris son intérêt économique, il est nécessaire d’encadrer différemment les formes urbaines et de localiser les zones de développement dans l’épaisseur des terres et non le long des routes existantes.
Les questions du développement durable s’ajoutent aujourd’hui à celles de la qualité des paysages pour souhaiter que les développements bâtis à venir obéissent à de nouveaux modèles. Afin d’économiser l’énergie et de limiter les effets du mitage, il est préférable que les nouveaux développements urbains soient groupés à proximité des agglomérations. Les constructions isolées en campagne ou l’étalement urbain le long des routes mettent en effet en danger une bonne appréhension des paysages ruraux et consomment les terres cultivables.
Une conception mutualisée de plusieurs logements permet de mieux aborder les questions d’insertion : articulation avec les formes construites existantes et cohérence des espaces publics ;
lien avec les éléments de nature (reliefs, végétation) par l’implantation, le positionnement, le traitement des limites, les continuités de promenade. Utilisation de la trame bocagère comme structure d’intégration ;
production d’une architecture spécifique, liée au lieu et non standardisée, assumant l’époque de construction, tenant compte des avancées technologiques, notamment sur le plan des performances énergétiques.
La qualité de l’architecture, voire son originalité, contribuent fortement à qualifier tout un territoire.
L’espace public est à soigner, c’est par lui que passe la qualité paysagère des secteurs construits. Une attention spécifique, un professionnalisme des intervenants, une prise en compte de la gestion future sont des garants de qualité paysagère des aménagements. En particulier, les sites en position de belvédères offrant des vues sur le paysage lointain sont à protéger et à valoriser dans les documents d’urbanisme.
La gestion des eaux de ruissellement est aujourd’hui abordée différemment et intègre dans l’espace public des éléments paysagers de qualité, comme les noues.
La place de la voiture est à mesurer soigneusement, après des décennies durant lesquelles l’espace public lui a été dédié. Les déplacements doux, à pied et à vélo, doivent être favorisés, tant pour l’économie d’énergie que pour la santé des habitants et la jouissance des paysages les plus plaisants.
Les espaces publics existants et en particulier les séquences d’entrées d’agglomération, ont souvent besoin d’un traitement de requalification permettant de resituer les limites des voies de roulement, de redonner un cadre plus continu, moins distendu et de meilleure qualité à la rue, que peut qualifier la végétation des arbres d’alignement.
Les zones d’activités sont aussi des quartiers urbains, où l’on travaille, fait ses courses... Elles méritent une attention identique à celle des quartiers de logements en termes de qualité paysagère (implantation, traitement des interfaces,qualité de l’espace public et de l’architecture).
Encadrer et intégrer les campings
Le traitement des limites et des articulations, des entrées, des bords de route, des ambiances internes, permettent aux établissements de trouver plus facilement place dans des paysages souvent naturels.
Une vigilance particulière est requise dans le cas des établissements en bordure directe du rivage.
L’importance croissante des mobile-homes et des habitations légères de loisirs, beaucoup plus pérennes que les tentes ou les caravanes, incite à considérer certains campings comme de véritables petites agglomérations. Leur position dans le territoire, les dispositions de leurs articulations aux autres composantes, ne sont pas différentes de celles du bâti traditionnel auquel les campings s’additionnent et appellent une attention tout aussi soutenue.