Atlas des paysages du Morbihan

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Méthode de définition des unités de paysage

Une mise en relation de données factuelles, sensibles et socio-culturelles

L’identification des contours et le choix des dénominations des unités de paysage relèvent d’une synthèse entre les données factuelles, sensibles et socioculturelles du paysage. Les unités doivent en effet refléter à la fois la nature des composantes territoriales, la perception de leurs structures et ambiances, et correspondre au mieux aux sentiments d’appartenance des populations.


L’exercice de définition des unités de paysage nécessite ainsi diverses approches organisées en étapes successives.

Cartographie des composantes physiques et information documentaire
La diversité des conditions physiques des paysages est illustrée par plusieurs cartes : relief, géologie, hydrographie, couverture végétale (boisements, bocages, landes, cultures), bâti (zones urbaines, zones d’activité, bâti dispersé, infrastructures…). L’ensemble de ces données permet de dessiner les contours d’unités homogènes et d’esquisser une typologie des paysages départementaux et d’esquisser leur organisation en ensembles territoriaux plus vastes.
D’autres découpages territoriaux sont observés : types de paysages régionaux définis par L. Le Du-Blayo, régions agricoles, limites administratives… et de nombreuses autres informations illustrent les conditions de contrastes et de caractérisation des unités de paysage. Ces informations, pas toujours homogènes sur l’ensemble du département, sont prises en compte pour contribuer à la définition des unités et ensembles de paysages.

Il s’agit à ce stade d’une esquisse de découpage, les unités étant définies par des caractères observés « sur documents » : formes du relief, répartition des boisements, organisations urbaines prédisposent le paysage, élaborent les conditions du paysage… ceci constituant une trame indispensable. En effet, le temps dévolu à la réalisation de l’atlas ne permet pas de définir les unités sur la seule base des constats sensibles, ce qui demanderait une très longue période de reconnaissance. De plus, une telle reconnaissance se bornerait in fine à réinventer de nombreuses limites connues et reconnues.

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Carte des ensembles de paysages de Bretagne
(Source : Université Rennes 2 - UMR CNRS ESO, 2011)


Identification sensible
A l’échelle d’un atlas départemental, l’identification sensible des paysages se fait essentiellement sous forme de trajets en voiture. Les paysagistes sillonnent le territoire et observent les caractères des unités définies par le découpage géographique, et cherchent à valider au plan sensible la validité des contrastes supposés. Il s’agit d’un travail fondé sur le « ressenti », attentif aux structures territoriales et à leur lisibilité. Les conditions de perception sont déterminantes, notamment l’accessibilité et les dégagements visuels, et ont par exemple conduit à ne distinguer parmi les vallées que celles qui sont navigables et accessibles, comme unités de paysage spécifiques. A cette occasion, il a été remarqué à quel point le découpage des unités de paysage « ressenti » est différencié entre les côtes, composées de petites unités aux personnalités intenses, et l’intérieur des terres composé de vastes paysages aux caractères peu différenciés.

Canevas synthétique et dénominations
La production d’un découpage à la fois sensible et conforme aux données géographiques relève de l’interprétation. Il s’agit donc de traduire les contrastes ressentis et de produire un portrait « ressemblant ». La priorité a ainsi été donnée aux constats sensibles quand ils ne confirment pas les découpages géographiques. L’exercice doit également se conformer à des conventions nationales, définissant par exemple un degré d’ensembles de paysage (7 dans le département), découpés en unités (près de 40 dans le Morbihan).

Une recherche a été effectuée, relative aux dénominations historiques des « pays ». Certaines unités comme les vallées, les mers intérieures, les forêts ou les reliefs marquants disposent de noms établis et usuels. Pour de nombreuses unités en revanche, il existe peu de noms historiques, l’ensemble du Morbihan étant grosso-modo associé au pays de Vannes. Il a été choisi dans ce cas de privilégier le nom des villes marquantes des unités.

Harmonisation et concertation
Les premières ébauches de découpage ont été confrontées aux cartographies en cours dans les départements voisins, afin d’éviter les incohérences majeures aux limites départementales, notamment avec le Finistère et la Loire-Atlantique (Bourget E. et Le Du-Blayo L., 2010). Cette concertation pilotée par l’Université de Rennes 2 a permis d’insérer les unités de paysage du Morbihan dans une trame régionale d’ensembles de paysages. Celle-ci sera mise à disposition des acteurs sous forme de poster et de fichiers. Ainsi l’inventaire des paysages s’harmonise selon un dispositif à différentes échelles : les ensembles de paysage à l’échelle régionale, les unités de paysage à l’échelle départementale.
Une fois établi, le canevas départemental a été soumis aux membres du comité de pilotage de l’atlas, qui ont pu le commenter, proposer des aménagements, débattre de tel ou tel sentiment d’appartenance, des contours, de dénominations… Echelonné sur de nombreux mois, l’exercice a permis d’affiner le découpage, par ailleurs précisé en permanence par les travaux d’arpentage.

Finalisation et actualisation
Une fois arrêté, le découpage détermine la structure de l’atlas, dans la partie consacrée aux portraits des paysages. Il est finalisé, mais il convient de le dater précisément : les études ont été conduites de 2008 à 2010, le découpage traduit l’état du territoire à cette période. De nombreuses évolutions sont possibles, à l’instar des bouleversements des années 60 et 70, qui pourraient le voir évoluer : accessibilité du Scorff, par exemple, ou projet agricole déterminant une nouvelle répartition des boisements ou de nouvelles mailles bocagères… La présentation de l’atlas via Internet permettra d’intégrer facilement les éventuelles actualisations.


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