Atlas des paysages du Morbihan

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Sillon du Tarun et de la Claie, sillon du Loc’h et de l’Arz

Une campagne arborée, paisible et peu habitée

Cette unité appartient à l’ensemble de paysages des Reliefs des Landes de Lanvaux


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Carte des unités de paysage "Sillon du Tarun et de la Claie" (sillon nord) et "Sillon du Loc’h et de l’Arz" (sillon sud)

 Images

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Le paysage des sillons perçu depuis les hauteurs boisées
Vue du sillon à travers les boisements des crêtes : les boisements renforcent la sensation d’enfouissement et de secret.

Ces paysages ne sont pas très connus. Dans les replis des reliefs de Lanvaux, entre les crêtes boisées, les deux sillons parallèles, pourtant proche de sites côtiers réputés, apparaissent comme un secret à découvrir.
Par les grandes routes, et notamment la RN 166, la traversée des sillons offre des panoramas remarquables qui scandent la traversée du Morbihan.
L’ambiance est celle d’une campagne paisible, peu habitée, arborée tant par le bocage que par l’horizon des crêtes coiffées de boisements.
Les composantes et les ambiances des deux sillons sont comparables et donc décrits ensemble.

 Limites et voisinages

Les deux sillons "jumeaux" sont proches (5 à 6 Km) et parallèles l’un à l’autre. Orientés est-ouest, ils sont séparés par la crête boisée des monts de Lanvaux.
Les deux reliefs en creux sont très clairement délimités par leurs versants.
Le sillon sud (Loc’h et Arz) est borné à l’ouest par la cluse de Brandivy, et se prolonge à l’est jusqu’à la vallée de la Vilaine où se jette l’Arz.
Le sillon nord, plus vaste, s’étire depuis Sebrevet, sur le Blavet à l’ouest, jusqu’au confluent de l’Oust et de la Vilaine à l’est.

 Composantes

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Coupe sur les deux sillons
Les composantes s’organisent selon les reliefs : bois sur les monts de Lanvaux, cultures et bocage dans les sillons, villages sur les rebords.


Relief et hydrographie : une originalité morbihannaise
Le relief conditionne l’originalité et l’ambiance de ces paysages. Les sillons correspondent en effet à des vallées dont l’orientation est perpendiculaire à l’écoulement naturel des rivières vers la mer. L’effet d’encaissement est atténué par la grande amplitude d’un versant à l’autre. Les versants présentent des reliefs creusés par de nombreux petits affluents qui alimentent les rivières principales.

Par leurs dimensions, ces sillons pourraient apparaître comme les principales vallées du Morbihan. Mais le caractère le plus original de ces paysages tient au fait que dans chacune d’elles coulent plusieurs rivières, soit vers l’ouest (Le Tarun, le Loc’h), soit vers l’est (la Claie, l’Oust, l’Arz), se succédant au gré de seuils imperceptibles.

Végétation et agriculture : une structure discernable
Les fonds et la partie basse des versants sont globalement ouverts et cultivés. Ils sont couverts d’une résille bocagère qui contraste avec les hauteurs boisées, constituant ainsi une structure assez identifiable.

Le sillon sud est plus densément couvert que le sillon nord par le bocage. La végétation arborée accompagne en revanche presque systématiquement les rives et masque les cours dd’eau à l’observateur.

Au sein cette vaste organisation à peu près ordonnancée qui caractéristise l’ensemble des reliefs des Landes de Lanvaux, on note dans cette unité une dispersion particulière des motifs de végétation (bosquets, vergers, friches) qui anime vivement les ambiances et les parcours.

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Vues sur les deux sillons
L’organisation (bas des versants cultivés et bocagers, crêtes boisées) et les dimensions des sillons sont très proches, difficilement discernables.

Le bâti et les infrastructures
La densité bâtie est faible et les éléments sont dispersés. On rencontre des hameaux, des fermes et des bâtiments d’élevage, implantés de préférence en position de rebord, légèrement en surplomb des vallées et à l’écart du lit des rivières.

Le tracé des routes est préférentiellement nord-sud. Elles traversent de part en part les sillons, les versants, les crêtes, accentuant ainsi les effets de variations d’ambiances et de dispersion le long des parcours.

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A l’ouest de Saint-Jean-Brévelay
Sur la trame des cultures et du bocage, on remarque la dispersion des éléments bâtis, tant traditionnels que plus modernes. La couverture du verger signale une agriculture moderne.

 Perception, valeurs et sensibilités

La position des reliefs organise une situation « retirée », à l’écart des grouillements de la côte. Les objets de l’agriculture moderne (bâtiments d’élevage, silos, protections en plastique…) ponctuent la campagne et méritent comme ailleurs des projets d’inscription. Mais l’ambiance reste celle d’une ruralité tranquille renforcée par le contraste avec les territoires tout proches de la côte urbaine et touristique.

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La campagne des sillons
A l’abri crêtes, cette scène évoque une vie agricole éternelle, l’élevage et la polyculture, les travaux effectués manuellement, les vergers de plein-vent… l’idée d’un paysage hors du temps, tel qu’il peut être « souhaité » par beaucoup, comme un recours vis-à-vis du monde moderne.


L’orientation est-ouest joue un grand rôle dans la perception. Les versants orientés vers le nord, à contre-jour, sont globalement moins en lumière, moins observés. Les routes majoritairement orientées nord-sud permettent une observation des paysages plus confortable dans le sens sud-nord, en s’éloignant des côtes.
Les rivières sont insuffisamment perceptibles et accessibles, et il n’est pas possible d’en jouir dans le cadre d’une promenade à pied ou à vélo. Davantage d’accès seraient souhaitables, ainsi que l’aménagement des rives de certains tronçons, par exemple dans le cadre de la constitution de boucles de promenade en relation avec les villages implantés en haut des versants.

 Enjeux et pistes d’action

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La vallée de la Claie au sud de Malestroit
L’ouverture du fond de vallée, animée par une végétation variée, la présence des animaux au pâturage, composent une ambiance bucolique très agréable, magnifiée ici par la lumière embrumée d’un matin d’automne.

Maintenir une agriculture d’ouvertures (élevage)
- Favoriser le maintien de l’agriculture, notamment les pâturages des prairies humides en bord de cours d’eau afin de renforcer les ouvertures et d’identifier clairement ces espaces "humides".

Promouvoir la qualité architecturale des bâtiments d’élevage et de logement dans l’ambiance de campagne préservée
- Implanter les stabulations au creux des reliefs et non en position de crête
- Proposer systématiquement l’utilisation de matériaux discrets et un traitement paysager des abords
- Éviter la banalisation des paysages par l’intrusion de pavillons isolés.

Valoriser des rivières : accessibilité, lisibilité, parcours
- Aménager des points d’accès depuis les franchissements, avec la possibilité de stationner
- Gérer la végétation des rives (porter une attention particulière aux dynamiques d’enfrichement), maintenir certaines ouvertures
- Donner la possibilité de cheminer le long des rivières en y aménageant chemins et aires de repos
- Mettre en scène les rivières depuis les rebords des villages situés en amont, aménager des belvédères, et départs de promenades.


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